Lâcheté et mensonges
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L'amour pour les musiques du passé, voire les musiques "mortes" peut être un formidable moteur de créativité, surtout à une époque où l'amnésie générale frôle la faute grave, aussi bien au sein de la critique musicale que de la communauté des musiciens de rock en général. Encore faut-il avoir envie de faire du neuf, du "pertinent" dans les vieux pots de soupe où l'on plonge sa cuillère... Les nombreux admirateurs du sympathique Pokey LaFarge (à l'origine familiale alsacienne certifiée, en plus) me pardonnerons si j'émets des doutes après l'écoute répétée de "Something in the Water", album de la plus grande orthodoxie quand il s'agit de skiffle, de jazz primitif ou de country bouseuse (les Américains qualifiant tout ceci de "Midwestern Music") : rien de ce que l'on entend ici, hormis peut-être les prédictions apocalyptiques de "Underground" ne semble avoir été écrit après 1940. Du coup, c'est vrai qu'on se réjouit de la fraîcheur virtuose qu'exsude la plupart des chansons, de la voix délicieusement maniérée façon vintage de l'ami Pokey, de ces références savoureuses qui ne manquent pas de nous venir à l'esprit (l'ambiance ocre de nombreux films de Woody Allen, Django Reinhardt, etc.). Mais l'intérêt baisse dès que le tempo des chansons se ralentit, comme si notre plaisir dépendait avant tout de la rotation endiablée du manège swing de Pokey LaFarge : le doute est là, que ce nouvel album ne lève pas, n'est-on pas avant tout ici dans le registre de la citation académique, de l'hommage au genre beaucoup trop respectueux pour être vraiment passionnant ? Il faudra voir l'animal sur scène pour trancher ! [Critique écrite en 2015]
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Créée
le 7 oct. 2015
Critique lue 115 fois
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