Ce sont les échos lointains d'un canyon estival résonnant avec l'âme. Des plaines arides et des monticules de cactus, des tabernacles et des encens sacrés par le divin. Une odeur de chèvrefeuille et de lavande, sur les vallons du souvenir. Les été passés, leur chaleur accumulée, sur les rives d'un renouveau. C'est ainsi que j'arbore pour la énième fois les teintes sépias et orangées de ce court mais magistral tableau. Quarante minutes d'épiphanie, et d'ondulations sonores au rythme d'une guitare et d'une voix si fragile, si pure. Comme si la sagesse d'une montagne était venue se glisser dans des millénaires d'histoire, et l'oiseau qui s'envole de l'image, rejoignant les morceaux un par un, formant un tout, une cascade dans un "été-rnel".
Chanson pour une mouette, qui s'envole et transportera ses/ces paroles, à jamais, au delà du temps. Un fragment du Summer 68, de ces saisons d'amour et ces chansons plaintives sur les états d'âme, mais aussi enjouée, enjolivant un pan de l'histoire américaine, dans ses vallées alternatives. Un moment d'égarement qui s'écoute comme le vent dans les feuilles. Comme l'eau qui dort. Comme un sentiment de sécurité, et une ivresse rassurante.
Merci Joni Mitchell, merci les mouettes.