Honnêtement je m’en suis toujours un peu foutu de Jain. Je n’ai pas écouté son album précédent, tout ce que j’en connais c’est « Makeba » et « Come » parce que l’été dernier on les entendait partout. Sans les trouver exceptionnelles non plus le style empruntant aux sonorités africaines et orientales avaient de quoi les distinguer des autres chansons pop. Du coup en voyant qu’elle avait sorti un nouvel album je me suis laissé tenter, d’autant que j’avais vu un site anglophone lui donner 7.5/10. Peut-être avait-elle réussi à dépasser la recette pop un peu basique pour explorer plus en profondeur ses influences ? Haha que je suis naïf.
« Souldier » c’est 10 titres de 3 min en moyenne chacun à base de couplet/refrain où le but semble être de prononcer le titre de la chanson un maximum de fois. Peut-être Jaïn est-elle payée au nombre de fois qu’elle arrive à caser le mot du jour dans sa chanson ? Si c’est le cas « On My Way» gagne avec 29 répétitions pas loin de « Souldier» bon 2ème avec ses 26 répétitions et « Alright » à 24. Au bout de la 15ème j’avais généralement très envie de passer à la suite. Après la répétition peut servir un propos me direz vous, et vous aurez raison. Ici le propos c’est « il faut s’aimer et aller de l’avant, être méchant c’est pas bien mais être gentil c’est bien », peut-être que c’est un album adressé aux enfants du coup ? Il est connu qu’il faut répéter beaucoup aux enfants pour qu’ils intègrent donc c’est peut-être ça. Enfin il y a quand même un défaut au niveau de l’explication. Dans « Dream » c’est pas très clair par exemple. Le « you » se réfère à quelqu’un qu’elle aime ? à elle quand elle était petite ? à un rêve ? Parce que au début c’est en mode « si tu le veux vraiment tu peux faire ce que tu veux de ta vie » ensuite c’est « je suis attirée par toi et j’ai envie qu’on s’aime » puis sur le pont ça devient « si je me réveil je vais t’oublier ». D’ici ça ressemble à un fourretout de thèmes avec l’espoir, l’amour et la séparation, histoire d’être bien sûr que tout le monde sans exception y trouve son petit sens.
Pour ce qui est de la musique elle n’a rien à envier aux derniers succès de Maître Gims : prendre un rythme dansant, y saupoudrer un petit quelque chose d’exotique et le tour est joué ! Jaïn sa spécialité c’est les sonorités arabes, africaines et le reggae, logiquement c’est ce qu’on a dans cet album. D’ailleurs c’est plutôt le reggae qui prend le dessus, beaucoup de chansons utilisent la rythmique en contres-temps à la guitare typique de ce style et Jaïn semble essayer d’imiter la façon de chanter des jamaïcains (ce qui met assez mal à l’aise). A côté de ça on a sur « Abu Dhabi » quelque chose de très oriental avec les violons et un instrument à cordes métalliques (désolé je saurais pas dire ce que c’est), mais comme dans les autres morceaux qui essaient d’apporter des sons un peu originaux ça fait grave cheap. Je paris qu’ils sont allés piocher dans une banque de samples et ça donne l’impression que ces « instruments » ne sont là que pour se démarquer d’un titre pop lambda, c’est vraiment pas rendre hommage aux cultures dont ça a été emprunté. Je suis presque étonné que personne n’ait crié à l’appropriation culturelle.
Voilà donc cet album « Souldier » de Jaïn n’apporte quasi rien d’intéressant et ne vaut pas la peine de s’attarder dessus (quelle surprise). Le côté positif c’est que si vous choisissez quand même de l’écouter ce sera court et vous n’en retiendrez rien. Cet album n’est pas désagréable, juste osef. Je me demande bien pourquoi j’ai pris la peine d’écrire cette critique en fin de compte.