Soulside Journey
6.9
Soulside Journey

Album de Darkthrone (1991)

Qu'est-ce le Metal ?
Un souffle impure, une agressivité latente d'un esprit adolescent en guerre, inéxorablement attiré par les ténèbres et le Diable. Et la musique est le pont entre le monde des vivants, de la banalité d'un réel révoltant et le monde d'un imaginaire fantasmé où nous pourrons adhérer aux extases de Satan. Qu'est-ce le Metal ? C'est la plus parfaite expression née dans ces fantasmes et toutes les maturations qui peuvent s'en suivre.
Et qu'est ce que Soulside Journey ? En plus d'être le premier album de Darkthrone, c'est tout ce que je viens de décrire. Un parfait produit des débuts du Death Metal, avec des touches bien sombre toutes droit sortie du Doom, une agressivité taillée dans le moule de Incantation ou Morbid Angel et une immaturité certaine qui n'est pas incompatible avec le talent et l'inspiration.
Car ces gamins norvégiens avaient, en cette année 1991, des choses à nous dire. Les mélodies sont expressives, les assauts de Metal extrême sont intenses et authentiques et l'essence de leur univers plonge dans le Metal le plus pur qui soit.
On entend les grands anciens du Death Metal, on entends le Thrash satanique de Slayer, on entend les influences obscures de Black Sabbath et Celtic Frost. Et on digère tout cela dans un album qui n'est ni le plus original, ni le pinacle du Death Metal, mais qui fait sacrément du bien. La reverb est indécente, le son analogique est parfait pour ce genre de production, et Darkthrone s'autorise à multiplier les claviers choraux qui rendent les ambiances au confin du gothique, ou à mettre en avant sa basse pour faire ressortir des atmosphères inquiétantes. On entendrait presque dans cet album les bases de ce qui deviendra le Black Brutal suédois.


Au final, je comprends comment ces petits jeunes ont put choisir de se tourner vers le Black Metal par la suite, tant la recherche de l'obscurité et d'une agressivité typiquement satanique semble constituer un leitmotiv de ce très bon album, qui souffre certes d'un certain manque de finition dans ses compositions. L'album de l'immaturité bien sûr. Mais quel plaisir à écouter.


En 1991, il manquait encore à Darkthrone d'être roi en son propre royaume. C'est tout le mal qu'on peut leur reprocher. Mais que cela importait, cela allait changer car un autre album devait être forgé...

Robin_Legras
7
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le 2 nov. 2021

Critique lue 34 fois

Mini Baron

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