L'album à la pochette et aux clips tout pourris.
Depeche Mode, conscient qu'il ne suffisait pas de parler de souffrance, de religion, de sexe et de mort pour faire un bon cru typique des années 90 a décidé de se bouger les fesses pour faire un bon album, tout en gardant le même producteur. Gore se met à collectionner les vieux synthés, qui feront parti de la ligne directrice de la création de l'opus: du rétro-futurisme, déjà présent sur Playing The Angel...ça promet. Surtout que makgré tous ces synthés qui arrivent chaque jour au studio, il n'en restera que peu de choses sur l'album, très minimaliste (comprenez VIDE). Pourtant, l'inspiration est de nouveau là, mais gachée par un producteur et un mix bien trop mou et pas assez audacieux. C'est sans doute le meillleur album depuis Ultra mais on est plutot dans la dynamique d'Exciter alors que les titres auraient pu être bien plus puissants et résonnants. Ecoutons le.
In Chains commence. Depeche Mode nous montre encore qu'il aime démarrer ses albums sur du dissonant (Something To Do, Black Celebration, I Feel You, le single In Your Room, Barrel Of A Gun et A Pain I'm Used To) et l'intro prendra son temps jusqu'à effleurer les deux minutes sur une note de synthé, des filtres, une montée crescendo, avant de laisser sa place à deux accords au synthé, base du morceau et plus tard une guitare saturée (et un peu trop mise en avant à mon gout) dans le genre d'I Feel You pour l'idée. On pense (enfin!) à In Your Room ou Black Celebration pour la façon dont les voix viennent se greffer avant que n'arrive. La suite nous rappelle le talent de Martin pour l'alliage rock/gospel/soul/electro façon SOFAD. Ca démarre très bien, même si le minimalisme sonore et musical est un peu gênant. moi personnellement, je suis ravi de retrouver une mélodie de refrain qui nous ramène dans les années 80 du groupe.
Hole To Feed, de Mr gahan, vient partiellement casser notre joie car ce morceau aurait du rester dans sa discographie perso, et j'aurais largement préféré un titre comme "Kingdom" à la place. Ce morceau bénéficiera d'un des pires clips du groupe, assez proche de celui de It's No Good, en nettement pire. L'autre single, Wrong, pour certains la petite bombe de l'album mais pour moi un moment d'ennui, commence et finit trois minutes plus tard. Jouant sur une répétition, une ambiance bizarre dans le style des albums de 83 à 86 du groupe et un clip un peu sombre et surtout baclé, Wrong voulait être un moment clé de l'album mais c'est vraiment sans saveur.
Le single gâché (et je pèse mes mots) commence, Fragile Tension. pourquoi gâché? Parcequ'on découvre que Ben Hillier et ses copains ingé-son ne savent pas intégrer intelligemment les guitares à un mix electronique et ça gachera tout l'album. Fragile Tension souffrera donc de cette grosse baisse de régime dû à la discrétion du rythme qui aurait pu hisser le single au rang d'un Question Of Time par exemple.
C'est l'heure des mauvais titres! Little Souls vient remplir son devoir sur un rythme Bossa Nova, sans mélodie et dans un style rappelant les mauvais moments de PTA, alors on a envie ça s'arrête. In Sympathy commence et là encore on veut nous faire penser à Enjoy The Silence mais les lignes de chant, sans saveur, viennent vite casser notre joie (le groupe comprendra vite cette erreur puisque le titre ne sera quasiment pas défendu en concert). Autre moment attendu: Peace dont on ne connaissait que le refrain. On découvre ici des couplets faiblards et une répétition agaçante mais le style nous ramène aux premiers albums du groupe de part les choeurs et le son (Speak And Spell). On attendait beaucoup de Come Back: une version acoustique interressante et une démo de très bonne qualité mais la version définitive, bien que lourde, déçoit. Le morceau est donc tout juste bon. It's interlude time!
Ici, on retrouve quelque chose d'Ultra et des instrumentales en face B des années 80 et le moment passe sans douleur. Puis...Perfect qui aurait pu être un single tant il est conventionnel et relativement efficace. On pense encore aux albums 81-83 dans le choix des refrains à choeurs. Le Personal Jesus de l'album et ce qui me plait, c'est qu'enfin quelque chose d'interressant a été fait sur les guitares. On est entre Personal Jesus et I Feel You, c'est assez sympa mais le son est plus captivant que le morceau en lui-même. Puis...l'autre bon moment de l'album, très bien placé en cette fin d'album un peu morose. Jezebel est le seul titre chanté par Martin (les autres chansons par Gore qui auraient pu figurer sur l'album étant complètement nazes--->allez écouter les bonus) et ENFIN nous retrouvons l'émotion de titres comme The Things You Said dont il est très proche, avec une petite mélodie qui se retient, comme à la grande époque et malgré une guitare mal mixée et un synthé tout pourri à la fin. On termine avec Corrupt, qui nous ramène en partie à Music For The Masses et Violator pour les choeurs (ambiance Clean). Même si je n'aime pas le style, j'apprécie un son plus couillu que la moyenne, une bonne fin et une outro "cachée" voulant directement rappeler l'outro de Construction Time Again (avec le thème Everything Counts).
Pour l'apprécier, il faut le comparer à Playing The Angel. Sounds Of The Universe est un peu à PTA ce que Death Magnetic de Metallica est à leur St Anger: une chance de ratrapper moyennement bien saisie. Et même si des efforts ont été faits (par exemple la réaparition des mélodies d'après refrain, typiques des 80's) et que l'inspiration est là, on regrette le côté mou de l'album qui aurait tant gagné à être aussi puissant que Violator ou Sngs Of Faith And Devotion.
Personnellement...J'attend la suite.
+un côté 90's dans certains titres (In Chains en tête), l'émotion en moins
+plus inspiré que PTA
-encore moins couillu que PTA ou Exciter (très mauvais choix de mix et aucune patate!)
-un artwork merdique
-encore quelques titres sans envergure
-un minimalisme mal géré