Southside est un lieu enfumée, on ne comprend jamais vraiment ce qui se passe et ce qui ait dit, on reste continuellement plongé dans cette atmosphère de brume, malgré la nonchalance du protagoniste, on continue à explorer Southside, on se laisse surprendre par la maturité qu'a pris l'héros qui avec du temps et de l'expérience a appris à exploiter son talent unique qui le différencie de ses ennemis, de sa maigre concurrence.
O'Boy reste fidèle à l'ambiance de Olyside, sur quelques rythmiques traps il sait toujours faire monter la pression avant de débarquer en trombe, il manie son flow avec souplesse et dextérité tout en sacrifiant sa diction pour faire place aux mélodies et à la noirceur promise par notre guide du Southside.
O' Boy essaie beaucoup de choses, il n'en rate que très peu, la recette avant même l'écoute de l'album était déjà mûrement préparée, sur 8 morceaux rien n'est laissé aux hasard, 8 morceaux ; 8 facettes du rap d'O'Boy qui a su extirper de sa mélancolie, des mélodies entêtantes qui marqueront sur le long terme l'auditeur, à qui il lui suffira de laisser la bête s'imprégner pleinement de son être.
La nuit est trop courte, si elle ne dure que 23 minutes, on aurait aimé continuer à rider au volant du bolide explorant le Southside, blunt en main, belle blonde sur le côté, oubliant tout et se laissant porter par la voix charismatique du nouveau héros du rap français. On se délecte de cet état d'esprit où l'introspection n'a plus lieu d'être, seul ce court et intense moment compte, le reste se contentera d'être une vision lointaine désormais -on l'espère- affranchie.
Mais le jour est déjà là et notre CowBoy a disparu.
Toute comparaison serait vaine pour décrire le talent de notre héros, celui-ci ne se mélange pas à ses semblables d'aujourd'hui, lui n'essaye pas de parler pour dire quelque chose, il n'essaye pas de se dévoiler pour toucher l'auditeur, même au milieu de son monde psychédélique mêlée à une luxure qui n'a jamais suffit, il reste lucide, lucide que tout est vain, on ne change pas, on n'apprend jamais, les mots sont vide de sens, on reste à jamais perdu.
Une fois que cette réalité est acceptée, on lâche prise, on se laisse embrigadée dans ce monde nocturne, de mélancolie heureuse, de drogues aromatisés aux goûts d'un matérialisme évanouit, dans cet état, tout se suffit à lui même, tout est vain mais tout est bien, au moins on ressent quelque chose dans cette atmosphère perdue, éloignée de cette réalité qui de jours en jours perd en intérêt et en crédibilité.
Bienvenue dans le monde du Southside.