Go on, go on your choise is made

Après le succès phénoménal de "The head on the door", quoi de mieux qu'un petit best-of pour fêter ça? Les nouveaux fans fraichement convertis au curisme n'auraient-ils pas besoin d'une petite rétrospective des dix années écoulées pour aller pousser plus loin leur exploration? Surfant sur son succès, The Cure va habilement proposer une compilation de ses singles sous quatre formats: "Standing on a beach: The Singles" pour la version LP, "Standing on a beach: The Singles (and unavailable B-sides)" pour la version cassette, les faces-B inédites occupant toute la deuxième face, "Staring at the sea: The Singles" pour la version CD , augmentée pour l'occasion de quatre titres, et enfin "Staring at the sea: The images" regroupant tous les clips du groupe, augmenté de petits extraits vidéo correspondant à chaque époque, notamment un extrait d'un concert de Easy Cure avec Peter O'Toole, le tout premier chanteur.

Tout le monde en aura pour son argent: Les nouveaux fans, les anciens fans et même ceux qui veulent juste s'écouter un peu de Cure, comme ça. A vrai dire, la pochette est soignée et les titres s'enchainent parfaitement les uns aux autres. Et pourtant, le marché des singles n'a jamais été la priorité du groupe, et au moins cinq - six formations se côtoient sur ce disque et autant de périodes artistiques. La playlist est agencée de manière parfaitement chronologique, chaque morceau est une carte postale de son époque. Avancer au gré de l'évolution du groupe est un vrai bonheur: Le post-punk un peu rigolo du début laisse place a une musique plus sérieuse, puis plus tourmentée, et enfin plus pop. "Killing an Arab", "A forest", "The Lovecats" et "In between days" réunis sous un seul format. Les complétistes apprécieront la présence de "Charlotte sometimes" et la version single (avec des cuivres) de "Close to me", tous deux inédits sur format 33 tours. La version cassette, pour les chanceux qui l'ont eu entre les mains, regroupe douze pépites rares, telles que "Another journey by train", "Splintered in her head" ou "The exploding boy" et a fait franchir à pas mal du monde (dont moi) le Rubicon de la monomanie curiste en mode Faces-B/Bootlegs.

Bref, "Standing on a beach"/"Staring at the sea", appelez-le comme vous voudrez, est un élément discographique indispensable à chaque fan de Cure qui se respecte, mais également un merveilleux moyen pour les novices de les découvrir. Le disque confortera l'ascension irrésistible du groupe, qui aura la très bonne idée de ressortir une version actualisée de "Boys don't cry" dans la foulée. Le morceau deviendra rapidement le hit qu'il n'avait pas été, et le poster de sa nouvelle pochette va s'accrocher dans de nombreuses chambres, y compris outre-atlantique. The Cure est sur la voie royale.