Disque braillard et réjouissant quoi que l'on en dise, prônant le rock'n'roll comme maxime vitale, du genre "ce qui ne te tue pas rend plus fort". Tout est en effet là, les excès prétentieux des faiseurs de hard rock lourds comme le métal, solides comme le titane, qui pullulaient voilà cinquante ans. Avec toutes les saloperies qui vont avec. Les jeunes gaillards fringuants de GVF, arborant aujourd'hui la moustache genre glam made in Mercury, explosent encore les compteurs et regardent plus que jamais dans le rétroviseur pour doubler tout le monde.
Parceque Starcatcher est vachement bien si l'on accepte une nouvelle fois de mettre Les Chiens Noirs de côté, de même que leur attirail folk et médiéval. Ou ces insupportables violons qu'on croirait sorti d'un bon groupe de britpop des années 90. Oui, ils ont osé. Si on lance l'album avant de vouloir l'arrêter aussitôt après trois morceaux, c'est parcequ'il fait d'une redite, certes mieux foutue, un langage de progression. Plus encore qu'un cover band virtuose, n'en déplaise aux détracteurs qui ne savent jouer que trois notes au piano, GVF est le plus parfait groupe de hard rock au sens scientifique du terme.
Après avoir sondé et analysé au microscope le meilleur de Led Zeppelin, ils incorporent dans chaque morceau de l'album des micro-suites d'arpèges, de riffs ou de bridges de l'immense grand frère, dans une sortie d'alchimie qui fonctionne vraiment bien. Et ce n'est pas L'IA qui a fait le boulot, juste une bande de mecs à l'ego bien gonflé, amoureux d'une certaine idée du rock'n'roll kitsch, mêlant adroitement hard rock, look glam (Todd Lundgren paraît fade à côté d'eux), prétentions vocales abusées, et mélodies de grande ampleur, quasi opératiques.