On peut dire que le post-métal est un métal de l'âge adulte, débarrassé des monstres en pâte à modeler de Megadeth, des chevaliers et dragons du sympho, des voix aigües et des claviers pouet-pouet kitschissime du speed-mélo/prog, et de la fascination chez les formations extrèmes de black-metal/grindcore pour la transpiration, le vomi, le caca, le sang et les vers.
En particulier, Russian Circles est un groupe bien pratique puisque dénué de chanteur : il peut ainsi vous permettre de convertir vos amis au post-métal même s'ils sont réticents au growl et autres cris.
Ce qu'on peut néanmoins se demander, c'est comment un groupe qui compose des morceaux à la fois instrumentaux et répétitifs peut rendre sa musique intéressante.
D'abord, Russian Circles fait partie de ces groupes capables d'imprégner tant l'esprit de l'auditeur de leurs riffs qu'il finit par en rêver. Que ce soit les riffs de guitares ou les riffs de basses, ils sont efficaces, entraînants et au rendez-vous dans chaque morceau.
Un autre atout de Russian Circles, c'est que le groupe propose des rythmes qui sont très simples sans être chiants. Comme quoi, pas toujours besoin d'aller chercher des trucs biscornus à cinq temps pour trouver quelque chose d'intéressant.
Je dirais aussi que Russian Circles se démarque fortement des autres groupes de post dans le sens où il propose parfois des titres légers et joyeux qui nous changent des trucs plombants dont on a l'habitude.
Je ne sais pas s'il y a lieu de s'enthousiasmer outre-mesure, mais ça vaut vraiment le coup d'oreille, ne vous laissez pas rebuter par ces pochettes austères, choisissez un album - pour commencer je vous conseille celui-là ou Geneva, écoutez le deux ou trois fois pour apprivoiser le son, et profitez.