Quelle pochette magnifique. À mi-chemin entre l’éventail coloré d’un Fly To The Rainbow et la suprématie d’un artwork à la Ted NUGENT. Cette posture aguicheuse, l’oeil vif, la gueule grande ouverte, la choucroute sur la tête et l’os XXL dans la mimine… Le mythe prend place. Stay Hungry. Reste affamé. Rien que ça. Dans un lettrage rouge sang, TWISTED SISTER annonce la couleur : tu vas en bouffer, mon con. Dans cet album, y a à boire et à manger. Pas de place à la technicité ici, on rentre dans le lard tant qu’il est encore frais et on met son cerveau en stand-by pendant 40 minutes.
TWISTED SISTER, quintette avec sa tête l’indéboulonnable Dee Snider, s’est forgé une solide réputation dans le Glam Metal des 80’s. Fort de deux précédents opus à l’énergie foudroyante, le millésime 1984 signera l’apogée du groupe. Stay Hungry sort le 10 mai, et va faire le bonheur des associations conservatrices américaines menées par Tipper Gore (l'épouse d'Al) qui accuseront TWISTED d’influencer une jeunesse en mal de rébellion.
L’album ? C’est simple : 9 titres, 9 hymnes. Voilà. Qui donnent envie de te trémousser comme un jobard à la 38e Biennale porcine de ton patelin. We’re Not Gonna Take It et I Wanna Rock sont bien sûr les deux gros tubes de cet album qui ont marqué le Hard Rock de par leurs chœurs époumonants et leur simplicité désarmante. Deux hits flanqués de clips défiant toute concurrence niveau décrochage de zygomatiques et autres suprématies capillaires.
Mais ce serait passer sous silence le reste du skeud. Parmi les chansons enjouées qui font frétiller comme un léporidé en rut : la chanson-titre, qui déboule sans guitares attendre, et s’impose par son refrain anti-anorexie. Don’t Let Me Down, plus posé, laisse place à un double-solo inspiré. Et cet hymne à la débauche qu’est S.M.F., le cri de ralliement des fans ultimes de la Sœur Tordue.
Au rayon des tueries malsaines : Burn In Hell, sans doute mon titre préféré de ce disque. Cette intro apocalyptique, ce discours d’un Dee on-ne-peut-plus démoniaque, avant qu'une avalanche de riffs te tombe sur la tronche, et le refrain qui te donne envie de danser le parkinson. Le diptyque Horror-Terria nous fait rencontrer le Captain Howdy, maléfique personnage que Snider interprètera plus tard au ciné dans le seul film qu’il ait écrit : Strangeland. S’en suit une deuxième partie beaucoup plus expéditive, Street Justice, qui laisse place à un martèlement de riffs du plus bel effet. Puis The Beast, qui évolue tel un prédateur sur sa proie, la voix grondante de Dee en prime.
Et pour rien arranger, comme pour tout bon album de Hard qui se respecte, on a droit à la ballade qui arrache, The Price. Qui ne s'identifierait pas à ce témoignage poignant d'un Dee désarmant de sincérité, qui sait se montrer touchant en dehors de ses frasques arc-en-ciel.
Tout ça pour dire que cet album m'a sauvé quelque part. Quand ta vie laisse place à la merditude des choses, que la trique n'y est plus, comme le chanterait Dee dans une autre chanson :
There's a light in the dark
Burning bright
Don't be afraid of the light
SO PLAY IT LOUD MUTHA !!!