Veste en daim, botte en cuir, et lunette de soleil, il traverse à toute allure un paysage désertique à pertes de vu, en ne laissant derrière lui qu'un nuage de poussière soulevé par sa Harley Davidson. Pour compléter le tableau, il écoute le heavy metal psyché de Steppenwolf pour atteindre le paroxysme de se sentiment de liberté qu'il éprouve quand l'air fouette son visage.
(Comment ça on peut pas écouter de musique en moto. Mais on s'en fout putain!)
Et Steppenwolf ça démarre fort, en laissant des traces de pneus sur le bitume au son de "Sookie, sookie". Et ça continue tout aussi fort, à plein régime sur une route toute droite tracée par la main de l'homme qui veut tout dominé. Faut pas oublié qu'on est en 1968, alors notre mec se prend un petit acide quand vient "Hoochie Coochie Man".
(Quoi c'est pas bien de prendre des acides quand on conduit. Toi tu commences à m'emmerder.)
En tout cas l'acides à fait effet, et c'est à ce moment qu'arrive "Born To Be Wild", comme une révélation, comme un hymne universel à ce sentiment de liberté. Après ça on peut redescendre un peu, mais sans baisser le régime de la Harley. "Desperation" c'est beaucoup plus calme mais ça envoie quand même du lourd, et puis juste après c'est "The Pusher", là encore sur un rythme assez lent mais avec cette guitare qui a dû faire palir d'envie Jimmy Page. Là notre gars se dit : "avant d'arriver si j'allait voir "A Girl I Knew" qui habite du côté du pays de la musique baroque". C'est étonnant de voir un mec en Harley Davidson traverser ce pays là, mais ça a une sacrée classe. Pour finir notre gars arrive au bout de son voyage, dans une dernière accélération qui ne fait que lui donner envie de recommencer son voyage en sens inverse. "The Ostrich" c'était peut être le meilleur moment mais tous les voyages doivent s'arrêter un jour.
Il descend de sa bécane, poussiéreux mais le sourire au lèvre, tout heureux qu'il est d'avoir pu gouter à cette liberté chérie.