Pourquoi est-ce qu’elle gueule comme ça ? C’est parce qu’elle est rock, c’est ça ? D'accord. Voilà : Big Exit. Comme vous dîtes : Big !! Nouvel hymne rock bien dur. Et quand ça se calme, c’est pour permettre à la guitare d’y aller toute seule…hors du dur. Beautiful girl. Et ça fait…Comme un grognement de femelle. Good Fortune.  Good ! J’aime ce morceau. Simple. Mais inspiré. Et un riff qui tue. Une basse de folie. Et le vocal libre et sans attaches, qui croit à sa bonne fortune, sans doute. Un des plus joyeux morceaux de l’album, peut-être même le seul. D’où le titre : Good.
A Place Called Home. La guitare électrique bien grasse, qui laisse des taches. Encore. Ne vous étonnez de rien, se sera comme ça sur tout l’album. Un son avec de grosses taches de gras, travaillé dans le rauque. Les voix bizarres, et la chanteuse qui déchire par son émotion, dans une tournerie pop-rock à en perdre la tête. Puis un guitare-voix, assez solennel. Avec sa force intérieure, sans basse, ni rythmique qui prendrait trop de place. It’s a Beautiful Feeling. Quelques voix perdues dans le lointain. It’s the best thing.

Mais on repart dans le dur, avec le très énergique : The Whores…Réveillez-vous tout le monde !! Les putes, les paumés, tout le monde. Un thème universel qui tape comme un sourd. Un effet chorus, ou delay sur-présent. Oui, PJ devient sorcière du rythme, ou cantatrice, si on se base sur les vocalises finales. Dans la boue avec les putes, « whores », et les paumés « hustlers ». Allez ! Tout le monde, j’ai dit !
Moment de calme apparent après la tempête. Nous avons un petit duo. Masculin, féminin. Ballade à deux. Amoureux ? You said something…Country and western dans l’âme. Très typé rock irlandais. Basique, qui tourne en boucle. Schéma classique de la voix chaude qui raconte son histoire, avec l’accompagnement derrière, bien sage. Ok.


Kamikaze !!! Encore un power rock, entre murmure, et puis un refrain délirant. Kamikaze !!!
Kamikaze ! Kamikaze ! L’Art de faire court, avec un tempo en surrégime. Faut pas être cardiaque, ou malade du cœur. C’est quand ça s’accélère, que ça devient intéressant. On l’a voit se déployer, et pencher plus du côté de Bristol, ou alors du dirty Liverpool, ou l’underground londonien. La rythmique moderne rock, X façons de sortir du binaire, tout en restant simple. This Is Love. Un peu prêtresse rock qui n’y va pas avec le dos de la cuillère, voici la proposition de PJ. Egérie du récent underground. Très droite dans ses bottes, et droit au but, comme l’Olympique de Marseille. Crissy Hinde, Patti Smith peut-être. Choisissez la walkyrie rock qui vous chante, la parenté ne sera que logique. Originelle power girl, mais limite bourrin. C’est le seul truc qui me gêne, (trop).


Tendance, (trop) bourrin retour aux basiques, quitte à perdre quelque chose en route. Reste les capacités vocales de la chanteuse, et les textes. Stories from the city. The sea. From PJ to the world. This is love, m’emporterait presque par son côté hypnotique. Avec Good Fortune se serait bien le seul. Album à géométrie variable. Mélange d’audaces vocales, à un rock binaire et tais-toi, c’est tout. Horses In My Dreams. Plaintif, mais pas que, punk. Punky. Sobriété, (pour une fois) punkette. Acoustique. Original. Piano, et batterie appauvrie. Tout pour faire respirer le morceau, et permettre à la voix de se déployer dans toute son expression. Une basse tellement molle, qu’on la penserait acoustique ? Pas mal.


We Float. Et voilà qu’on semble vouloir fuir la ville, et sa brutalité, pour aller prendre l’air. PJ se ressource à la campagne ? And we float. Mais c’était une fausse alerte, un leurre. This Wicked Tongue, nous ramène sur terre. La cité l’emportera, la mer attendra. Pour une rockeuse qui assume à fond sa part de folie, sa force destructrice, c’est du bon boulot. Quitte à saccager l’unité de l’album, et mélanger du bon, et du pour le moins bon, moins abouti. Comme quoi, une bonne écriture ne suffit pas toujours. Saturé à mort, voix décalquée par l’écho, lourd comme un immeuble de dix étages, avec larsen. Vous avez dit : The Wicked Tongue ? Here I come, baby! J’aimerais bien voir ça en live…ça doit dégager un max.

Angie_Eklespri
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le 17 janv. 2017

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