Plus urbain, digne d'une bande-son d'un film Blaxploitation oublié (le morceau "Witch Hunt" en est le parfait exemple de cette l'ambiance), "Street Lady" est un concept album organisé autour de la figure d'une prostituée. Cette seconde production des frères Mizell pour Donald Byrd se veut plus soul et R&B grand publique qu'un album fusion ou jazz . Ce n'est ni non plus du funk car les rythmes ne sont pas assez "élastiques" si j'ose employer un mot pareil...Les six morceaux sont jazz-vamps ("Woman of the world", morceau qui conclura l'album est l'exemple même) à la limite mais sans accroche claires non plus .Ce concept de "pute au grand cœur" indépendante et plein d'entrain est un peu banal . La musique évoque un paysage urbain du début des années 70 , tout en empruntant à des artistes comme Isaac Hayes , Curtis Mayfield ou encore Sly Stone . Byrd et les Mizell conçoivent un album qui regorge de guitares wah-wah , des pianos électriques , d'envolées de flûtes et de voix dont je dirais qui manque de vigueur voire d'énergie et sans accord à l'écoute (mais je pense que c'est volontaire) . Cette pseudo-fusion ne paraitra pas idéal pour les puristes du jazz mais pour les fanatiques de kitsch et de funk (malgré que ce ne soit pas un album de funk) , cela paraitra parfait pour eux . Il faudra attendre l'album "Stepping Into Tomorrow pour que les choses deviennent enfin dense . Cela dit , le son de ce disque est très agréable à son écoute, et positivement surprenant . Je trouve que ce "Street Lady" est un cran au dessus de son prédécesseur et que je lui accorde la note 7/5 .