Les grands espaces de la bubble pop
Sur le cas de The Brunettes, on pourrait s’étendre, avec plein de petits superlatifs. A quoi bon ? Avouons que ce n’est pas un album qui se révèle à la première écoute. Super produit, jusqu’au gag (les effets stéréos sur le bien nommé Stereo), dévoilant un paysage sonore très riche, Structure and Comestics fait partie de cette catégorie de disques un peu trop clinquants pour être honnêtes.
L’ouverture de Brunettes Against Bubblegum Youth est en ce sens trompeuse, elle donne l’impression que l’on est dans le domaine de la prétention, alors que pas du tout, c’est de l’artisanat, avec un cœur qui bat dedans. Il y a donc des faiblesses dans l’ouvrage, des chansons un peu faciles, presque du remplissage. Mais l’album fonctionne justement comme un tout, ce qui fait toujours plaisir à écouter. Il y a du souffle et de l’ampleur, une vraie volonté de créer une ambiance et une minie fresque pop.
Les grands moments se mettent en valeur au fil du temps. Au début on passe un peu vite sur Obligatory Road Song, trompé par son titre parodique. Puis on réalise qu’il s’agit d’une merveilleuse chanson. La musique des Brunettes se révèle souvent charmante, comme sur le savoureux If You Were Alien, avec le petit quelque chose qui accroche. Comme dit plus haut, la clef réside dans la construction de l’album : de bonnes chansons, toutes reliées par la même atmosphère. Cette constance s’accomplit justement dans le dernier morceau, qui donne son titre au disque. Entre mélancolie et flottement, gorgée de bonnes idées, cette perle conclut Structure and Cosmetics sur une note inoubliable.