Bis Repetistup
Entendons nous bien. Stupeflip, j'ai les 3 premiers albums, dont le dernier en édition limitée, vendue avec le Terror Maxi en picture disc, j'ai deux t-shirts, et je les ai vus 2 fois en concert...
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le 5 mars 2017
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Cela fait maintenant près de 20 ans que King Ju terrorise la population, lui et son CROU. Julien l'avait dit : il s'arrêterait à trois albums, pas un de plus. D'ailleurs, ils symbolisaient l'annexion de trois régions : la région Sud, Ouest et Est. Non non, pas la région Nord, elle est déjà dans la poche. Stupeflip, c'est fait de plein de contradictions : l'ère du Stup a été formée en 1972 mais le temps n'existe pas, il faut être gentil avec les autres mais King Ju dit des trucs super méchants, la forme est super hardcore mais le message très doux, le petit subit le spleen dans la cour mais décapite des animaux ; néanmoins je le répète, il faut être super sympa avec les autres.
Toutefois, toutes ces contradictions sont très cohérentes à travers les trois albums initiaux, malgré un univers évoluant et nuancé sur chaque oeuvre.
Et le temps passe, et ça se sent. The Hypnoflip Invasion était, bien qu'excellent, plus sage, plus réfléchi. Mais dans la même veine que les autres.
Stupeflip semble avoir étendu son univers dans tous les sens, au travers de personnages comme Pop-Hip, Reverbman, RascarCapac, ses copains Cadillac collectionnant les santiags et MC Salo aka The Italian Monkey, d'interludes toujours plus étranges, bizarres, parfois dérangeants mais tellement nécessaires au style, et bien sûr à ses morceaux.
Stupeflip a dérangé les médias humains comme prévu, surtout chez Ardisson où "King Ju a fait copain copain avec le show-business" et même qu'Ardisson il a dit "ces cons-là, plus jamais", et a joué Stupeflip à Top of the Pop et a insulté tout plein de gens.
Parce que King Ju aime la musique, essentiellement, et faire plaisir à ses fans. Oui oui c'est étrange. Une manière de dire que Stupeflip c'est fini. Alors oui il l'a fait plusieurs fois ce coup-là, dans tous ses derniers sons. Mais là, ça paraît quand même crédible, parce qu'il a vieillit Stupeflip, et oui il bientôt cinquante ans. Cette album a en effet un air de clapet de fin, de tournant, de rappel du public.
La majorité des morceaux de Stup Virus évoquent éternellement les mêmes thèmes et utilisent même parfois les mêmes formulations et expressions que lors des albums précédents, notamment dans The Antidote qui est une sorte de version light et moins (beaucoup moins) vénère du Krou Kontre Attakk, ajoutant le mot "hardcore" pour faire plus hardcore ou encore plein d'assonances en "R" pour faire agRessif. Vous voyez ?
Ajoutez à ça un refrain un peu naïf du genre "le CROU est le remède contre la solitude" répété à outrance et vous avez un mauvais spin-off de Stupeflip.
En fait, ce qui rendait crédible le Krou Kontre Attakk, à savoir les riffs énervés de guitare et la rage de King Ju, sont absents de l'album, le premier élément l'étant volontairement, parce que c'est "trop simple de bien faire sonner un morceau avec une guitare", et le deuxième involontairement. Parce que la rage, ça ne s'invente pas. Et ça, King Ju l'a bien compris et ne veut pas faire semblant.
Il a alors fallu que King Ju trouve une alternative (s'est-il rendu compte de la relative faiblesse de The Antidote ?) et il l'a trouvée. Mêlant synthés loufoques, inattendus et accrocheurs, de Creepy Slugs à Crou Anthem, les instrus restent bien souvent dans un coin de la tête, tout en gardant cet univers si particulier qu'est celui de Stupeflip. Il semble que King Ju aie les idées plus clair dans cet album, étant plus limpide, plus uniforme et plus calme. Ce changement d'orientation est dû à une mentalité qui a évolué, désormais Stupeflip aime les gens, parce qu'il a compris que si les gens pensent le contraire, "on va droit vers la guerre".
Cette nouvelle mentalité rend l'album finalement moins contradictoire que les autres, et les thèmes principaux sont l'humilité, la confiance envers les autres, la sympathie. Que des thèmes sympas et contrairement à ce qu'on pourrait penser, Stupeflip n'incite pas à la haine, au contraire, il questionne sur le rapport qu'on a avec les autres.
Ce que t'aimes pas chez les autres, c'est ta propre part d'ombre
La seule alternative
Caché derrière des paroles se référant bien souvent à l'univers de l'ère du Stup et des bouts de phrase tournés à l'envers via Audacity, on retrouve l'enfance partout ; selon Julien, toutes nos craintes, notre rapport aux autres, notre façon d'appréhender le monde est lié à ce thème. Cela remonte à des années, dans L'enfant fou ou même Le spleen des petits. C'est quelque chose qui est lié à ses musiques. Cela se ressens également dans le disque, par l'utilisation de termes enfantins et de références à l'enfance.
Les mômes chialent de peur quand je débarque avec mes coutelas
Creepy Slugs
Vous allez également y trouver des touches de sincérité, par l'intermédiaire de Pop Hip dans Lonely Loverz ou plus directement dans 1993 avec son copain Cadillac.
Finalement, Stup Virus ne peut qu'être un bon album. Sans éclat de folie non plus, les fans reconnaîtront la patte Stupeflip, tandis que les nouveaux pourront se tester sur un disque qui est sûrement le plus abordable de tous, de part son uniformité et son harmonie.
Créée
le 6 mars 2017
Critique lue 3.1K fois
5 j'aime
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