Par Matthieu Clervoy
On va encore se répéter mais c'est un ravissement de voir la pop qui se contentait tout juste de nous faire danser il y a trois ans, mûrir sans rien perdre de la vigueur qui animait nos jambes. Dans ce petit univers qui s'épanouit depuis l'été 2009, il y en a pour évoquer le terme un peu ridicule de « blisscore » à son sujet, encore qu'il est assez juste en ce qui concerne les quatre barcelonais de Delorean, si l'on considère leur trajectoire du brouillard hardcore des débuts à la clarté des mélodies de leur dernier EP Ayrton Senna.
Pour ceux qui se souviennent, Ayrton Senna, c'était déjà quatre super morceaux. Le gros tube Deli d'abord, qui laissait flotter sur un rythme UK garage des choeurs de femmes perdus dans le très lointain, avant de s'envoler au premier battement de grosse caisse, pianos en pagaille et lignes claires de guitares ébouriffées par le vent. Dans un même élan juvénile, on avait aussi l'exubérant Moonson qui alignait les riffs en double-croche avant d'arrêter sa course au devant d'une house syncopée à la Todd Edwards. Seasun, superbe également dans son escalade de choeurs extatiques auxquels se seraient joints sans peine The Tough Alliance. Et enfin, dans le lot, il y avait aussi ma préférée, Big dipper, dont la piano-house percutait les voix pitchées, harmonies et violons devant l'éternel : tout le maxi en fait exultait d'un enthousiasme jamais entendu depuis au moins le premier maxi d'Air France (On trade winds), sinon le premier album de Phoenix. (...)
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