Cet album de 2004 était le 3e de John Butler et il s’est révélé être celui de la consécration internationale, en particulier en France où il a connu un gros succès. Jusqu’à aujourd’hui, c’est pour moi son meilleur. De la part de cet artiste australien, on aurait pu s’attendre à du folk sympa, ensoleillé et dans l’écume des vagues, façon Jack Johnson. Rien de tout ça, on pense bien sûr souvent (moi en tout cas) à Ben Harper dans l’ambiance globale, donc assez rock et à Eddie Vedder pour la voix. A trois, avec le percussionniste Nicky Bomba et le bassiste Shannon Birchall, ils sonnent comme un groupe de rock complet et ça, c’est impressionnant. Quant à Butler, il est excellent avec ses guitares, il a développé une technique exceptionnelle avec sa guitare 11 cordes, il peut donner l'impression que deux guitares jouent en même temps deux parties différentes ainsi qu'un percussionniste alors qu'il est seul avec son instrument ! Les 14 morceaux sont très bons, et assez longs, ce qui laisse aux musiciens le temps de s’exprimer, 70 mn au total avec une grande variété de styles, passant du rock débridé (« Treat yo mama », « Zebra ») à la ballade vibrante (« Peaches and cream »). Ils osent les incursions dans le funk, le reggae, le blues tout en gardant un côté folk....Et puis le final de 14 mn sur « Sometimes » est quand même sacrément gonflé, c’est devenu rare d’oser des morceaux à rallonge comme ça dans un album studio mais c’est pourtant celui qu’on retient quand on a fini de l’écouter. La consécration méritée d’un artiste talentueux. En 2023, il a même sorti un live enregistré à Paris, histoire de remercier le public français qui l’a toujours chaleureusement accueilli.