Un peu plus de trois ans après son premier album, Ghostface Killah revient là encore avec un album qui flirte avec la perfection.
Ça en devient agaçant.
Ghostface Killah, AKA le membre du Clan qui a probablement le storytelling le plus vaste, le plus enivrant, le plus riche. Outre sa particularité à savoir raconter des histoires dans ses albums, il est aussi celui qui a la meilleure gestion du débit de ses mots tout en couplant la rapidité et la variété de son vocabulaire (son fameux "cryptic slang") . Au même niveau là, je ne vois que Nas qui puisse rivaliser. Son autre spécificité réside dans l'émotion qu'il arrive à transmettre dans ses rimes ("One", "Malcolm") tout en n'omettant pas d'avoir une attaque incisive de son phrasé. Là encore je ne vois pas quel autre rappeur réussit à combiner tout ça.
Ce deuxième opus du Ghost est encore meilleur que son 1er essai. Je ne l'aurais pas cru avant de l'écouter car j'étais resté sur une grosse impression de Ironman. Mais Supreme Clientele possède une homogénéité dans la qualité des compos que son précédent album a certes, mais à moindre mesure.
Le pressage canadien propose un tracklisting quasi identique à cela près que les skits et interludes sont inclus au sein des morceaux, ainsi qu'un switch entre "The Grain" et "In the Rain (Wise)". Sans doute une écoute plus fluide avec 14 pistes au lieu de 21 ici.
Un grand album de hip-hop.