Déçu...
Cette album, fortement inspiré par le "no melody", n’est pas du Zola... Celui ci avec son premier album "cicatrice" avait mis tout le monde d’accord avec des tubes incroyable... Mais la, il n’y a...
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le 20 nov. 2020
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Pour retracer très brièvement son parcours, Zola émerge en 2017 et se fait assez vite repérer par Kore. Il poursuit son ascension durant les mois suivants, au point d'être classé par Booska-p parmi les 11 rappeurs à suivre en 2018.
Zola sortira finalement son premier album en avril 2019, Cicatrices, qui sera rapidement certifié disque d'or et obtiendra même le disque de platine en fin d'année. Un premier grand succès commercial, pour un rappeur n'ayant même pas 20 ans lors de la sortie de cet album, prometteur donc.
Ceci étant dit, je dois avouer que je ne me suis jamais beaucoup penché sur le contenu proposé par le rappeur, les morceaux entendus me semblant assez banals. Cependant, malgré des avis très divers, son début de carrière semblait assez positif, son premier album culminant à 6 de moyenne sur le site. Finalement, figurant parmi les sorties majeures de cette nouvelle semaine, je me suis lancé dans l'écoute de ce second album.
Dès les premiers morceaux de ce nouvel opus, le malaise se fait ressentir. Un malaise qui, malheureusement, sera présent tout au long de l'album. Pour être honnête, il est aujourd'hui difficile d'arriver au bout d'un tel projet. En effet, face à la diversité proposée dans le rap actuel, c'est assez consternant de voir des artistes proposer un tel contenu.
Une forme familière
Musicalement, l'album de Zola ressemble à beaucoup d'albums sortis ces dernières années. Alternant mélodies sombres et sonorités douces, nous retrouvons les deux faces assez récurrentes dans l'offre rapologique actuelle. Avec un flow plus que correct, le rappeur nous offre donc une partition assez classique du rap contemporain, plaisant souvent à un public assez jeune.
Cependant, la forme étant assez classique sur l'ensemble des morceaux, il est difficile de retirer un morceau en particulier de cet album. Cela dit, ayant déjà écouté des albums aux sonorités bien plus désagréables, il est difficile de considérer cet opus comme un échec total. Si je devais choisir un mot pour le décrire, je dirais plus "banal" que "mauvais" sur le plan musical.
Un fond creux
Il est possible que Zola prenne pour les autres dans cette critique mais il faut en parler... Cela devient périlleux de ne pas atteindre un point de non-retour face à ce type de rap, surchargé de tous les clichés qui donnent encore une mauvaise image de cette musique pourtant si riche.
Se contentant de parler d'argent, de tess, de drogue ou encore de "femmes", Zola plonge titre après titre dans les méandres d'un rap stéréotypé et dénué d'intérêt. D'ailleurs, si je mets le mot "femmes" entre guillemets, c'est pour une raison bien précise. En réalité, Zola ne fait que parler de "bitches", de "salopes", de "pétasses" et de "ta mère" tout au long de l'album, pensant certainement qu'une misogynie exacerbée serait le meilleur moyen d'être plus brillant que les autres.
N'hésitant pas à se vanter sur de nombreux titres des fellations qu'il reçoit, sujet une nouvelle fois très intéressant, "l'artiste" reste constant dans une vulgarité patentée et outrancière.
Avec un nombre de rappeurs toujours plus important, il est d'autant plus difficile d'accepter un tel gouffre. Cette fois, sur le fond, si je devais qualifier l'album, j'hésiterais entre "vide" et "vulgaire".
L'heure du bilan
Pas très bon mais n'apportant surtout pas grand chose sur le plan musical, cet album demeure assez banal sur ce point puisqu'assez commun, alors que l'on trouve bien pire sur le marché.
Mais, lyricalement... Les larmes sont proches de ruisseler. Symptomatique des dérives de la popularisation de cet art, pourtant si beau lorsqu'il est authentique et parfois revendicateur, nous avons ici dépassé le stade du vide abyssal, oui, nous sommes arrivés à ce qui se fait de plus navrant. Il ne reste plus que les rimes pour sauver le jeune Zola. Et c'est quand-même un comble d'avoir une écriture aussi pauvre lorsque l'on a un blase d'écrivain.
Au vu des premiers retours, je doute que cette critique fasse l'unanimité. Néanmoins, en tant qu'amoureux de cette musique, mon ressenti était trop pesant pour le garder enfermé. Une nouvelle fois, je trouve ça bien triste quand je pense aux centaines de rappeurs ultra-talentueux qui n'auront jamais le dixième de la reconnaissance et du succès de ce genre d'artiste.
Approchant la fin de cette critique, partons sur une touche sarcastique (ou dramatique si pris au premier degré), avec une petite suggestion : un album commun Zola - Koba LaD ! Je suis certain que Zola pourrait passer pour un bon rappeur dans cette situation... Pas sûr que je l'écoute en revanche.
Encore une dérive, valable pour les deux artistes cités ci-dessus : une surexposition bien trop rapide alors qu'ils n'ont pas suffisamment prouvé qu'ils méritaient leur place (en l'occurrence, je suis certain qu'ils ne la méritent pas). Je pense également que la popularisation du rap évoquée plus haut a amené ce genre de rappeurs, qui laissent transparaître une méconnaissance assez profonde du genre musical et, plus largement, du mouvement hip-hop. Ce constat est particulièrement frappant lorsque l'on écoute le contenu du second rappeur mentionné.
J'ai d'ailleurs mis la même note à l'album de Koba LaD, que je trouve pourtant intrinsèquement moins bon (dans le flow, etc.), mais je crois que ce projet était la goutte d'eau en trop. Tais-toi donc si tu n'as rien à dire.
L'envie d'écouter le premier album de Zola est forcément très réduite à présent mais dites-moi si ça vaut le coup quand-même. Peut-être qu'il n'a tout simplement plus rien à dire au bout du deuxième... Je ne sais pas, je suis curieux, mais je serais tout de même surpris si son premier opus était autre chose que vide lyricalement.
Créée
le 21 nov. 2020
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