Caribou, un groupe canadien comme son nom peut le laisser présager, originaire de Londres (oui Londres dans l'Ontario, près des Grands Lacs), a déjà sorti plusieurs albums dont le détonnant Swim, certainement un des meilleurs albums de 2010, si ce n'est le meilleur.
Le leader, Dan Snaith (celui qui tient les rênes, n'est-ce pas...), après des débuts sous le nom de Manitoba, est avant tout titulaire d'un doctorat en mathématiques (dont la thèse est sur la toile pour les plus téméraires). Sans aller jusqu'à dire qu'il y a une corrélation forte entre son passé de chercheur et la rythmique de ses compositions, sa musique s'en ressent clairement. Vous allez voir, rien n'est laissé au hasard.
Les débuts instrumentaux du groupe semblent aujourd'hui définitivement rangés au placard. L'ouverture d'Andorra, Melody Day, résumait en une pop song parfaite l'orientation électropop psychédélique du disque, disque qui avait valu à Caribou l'honneur de se voir décerner le prix Polaris du meilleur disque, sorte de Victoire de la Musique canadienne, mais sans Nagui (ça tombe bien, on le voit déjà assez me direz-vous).
Cette distinction n'a pas été pour Caribou une raison pour se reposer sur ses lauriers. Le groupe se réinvente à chaque album en explorant toutes les possibilités. Du coup, le ton est clairement différent sur Swim, un cinquième album qui s'ouvre aux rythmes et bruissements digitaux, articulés autour de boucles électroniques répétitives, abandonnant au passage les guitares, basses ou autres batteries pour une structure toute en rythmes digitaux et claviers.
Cet album est l'accomplissement de la volonté d'écrire des morceaux en apparence déstructurés, mais toujours savamment étudiés, de parfaites pépites pop, psychédéliques et atomiques, sans pour autant renier les talents mélodiques de Dan. L'album donne l'impression que chaque mesure a été ajustée pour donner envie de balancer ses hanches de droite à gauche et/ou sa tête de haut en bas.
Résultat : de la dance dont le son est fait d'éléments aquatiques, et non de trucs métalliques comme la plupart du reste de la dance music. Odessa, véritable ballade électropop lancinante, entre cris hystériques et atmosphère surnaturelle, est tout bonnement obsédante. A relever aussi, Bowls et ses percussions métalliques. Mais il est difficile de citer l'un ou l'autre des morceaux du disque tant il est séduisant tout du long, que les morceaux soient plutôt orientés dance (Sun, Hannibal...) ou pop (Found Out, Leave House...).
Le constat est un peu plus mitigé à propos du disque de remixes sorti début novembre en hommage à Swim, simplement intitulé Swim Remixes. Malgré le talent et l'envie des nombreux artistes qui y ont participé (Fuck Buttons, Altrice...), le résultat n'est pas transcendant. Autant le dire directement, il n'arrive pas à la cheville de l'original, sans pour autant sombrer dans l'inutilité.
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