Au théâtre ce soir
Franchement, il serait facile de détester DREAM THEATER et sa virtuosité inouïe, sa mathématique du rythme à couper le souffle, ses articulations façon premier de la classe qui ne veut surtout pas...
le 15 janv. 2012
8 j'aime
Systematic Chaos apporte la confirmation de ce que des signes avant-coureurs laissaient percevoir dès Octavarium voire Train of Thought : Dream Theater commence à avoir fait le tour de la question. L'album n'est pas mauvais, seulement à aucun moment on y est surpris.
D'abord, l'album est peu inspiré. On n'y trouvera pas grand chose de nouveau. Comme sur l'album précédent, le groupe va chercher des influences à droite et à gauche sans toujours bien les digérer. Constant Motion s'inspire du Metallica période ...and Justice for All mais sa violence "constante" convient mal au groupe.
À l'opposé, Repentance pioche chez le Opeth acoustique sans vraiment atteindre son atmosphère envoûtante. Ce qui se voulait l’œil des cyclones que sont l'album (le plus violent du groupe) et la suite des alcooliques anonymes (toute de bruit, de fureur et de verre brisé) peine à accrocher l'oreille et se révèle assez soporifique.
On dira aussi que Forsaken rappelle Bring me to Life d'Evanescence. Si ça peut être vrai avec l'intro au piano et la structure couplet/refrain, j'aime beaucoup la chanson en fait car c'est peut-être la seule dans l'album avec Prophets of War à être intéressante sans traîner en longueur.
Car on touche au principal problème que j'ai avec l'album : chaque chanson y est étirée au delà du raisonnable, pour un total indigeste de 78 minutes. En bon adepte du groupe et du genre je n'ai habituellement pas trop de mal avec les compositions à rallonge. Mais sur Systematic Chaos les durées sont rarement justifiées, ajoutant des parties qui sont souvent des répétitions de thèmes ou qui n'apportent rien à la chanson.
En vérité, même quand il s'inspire d'autres groupes, le groupe est dans une forme de pilotage automatique. On commence à reconnaître des gimmicks de composition (transition entre 2 tempos, façon précise d'amener un refrain, de finir une chanson...) qui ont déjà été faites plusieurs fois par le groupe. Ce sont elles qui vont donner ce sentiment de remplissage, cette absence de surprise à l'album.
C'est particulièrement sensible sur The Ministry of lost Souls, qui a pourtant des mélodies et arrangements assez réussis, sur Repentance également mais le comble c'est bien sûr In the Presence of Enemies. Le groupe s'en est d'ailleurs visiblement rendu compte puisqu'il a tenté ce qu'on appelle communément le "coup du Floyd" et divisé la chanson de 25 minutes en 2 parties. Je trouve personnellement qu'une partie suffisait largement.
Le pire, c'est qu'au milieu de ce remplissage "systématique", les vrais morceaux de bravoure sont ensevelis et peinent à émerger, on sera ainsi réveillé en plein milieu de The Ministry of Lost Souls par ces chœurs particulièrement justes, ou bien pendant Repentance par ce solo absolument poignant.
Seulement au contraire du suivant Black Clouds & Silver Linings l'album ne me séduit jamais pleinement : à force d'apprendre à le connaître et à en apprécier les bons moments, je suis aussi de plus en plus lassé par ses longueurs. Reste qu'il a pour lui les artworks parmi les plus classe du groupe !
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Ma musicothèque, Dream Theater : discographie commentée, ♫2013 (Janvier à Avril), Eternal Kingdom of Subspatial Dreams Pt. 3 : The Reminiscence of The Cursed Witchslayer et Les meilleurs albums de Dream Theater
Créée
le 19 mai 2015
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