Chroniques d'un homme ordinaire
Constance et mélancolie. Même quand Drake fantasme sur sa nouvelle notoriété, ses désirs de money, de partys et de bitches, il reste en retrait de ses propres histoires, comme constamment rattaché à cette nostalgie, se distançant de ces histoires de rues et de boîtes de nuit, pour tomber dans ces limbes aliénantes, où résonnent doutes et émotions brutes. L'univers de "Take Care" est ainsi surréaliste, aride, où Drake envahit cette scène rendue à son minimum, la colorant, la faisant vivre, la faisant flotter, avec une maîtrise saisissante. Les productions froides et expansives de 40 moulent à merveille les tergiversations finalement communes et populaires d'un Drake qui oeuvre en faveur d'un hip-hop virtuose véritablement introspectif et apolitique.