SEX MACHINE SISTA

You Da One. Baby come to me now ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que Rihanna ne fait pas dans la dentelle. C’est toujours droit au but. C’est un peu comme un film karaté. Et You Da One, tu le prends direct dans la tronche. Du Hip Hop, avec des poussées électro dans le creux de tes reins…et c’est pas mal. De l’électro chaud comme de la braise, sans doute pour insuffler un peu de vie dans les circuits des machines. Au moins, on est averti, et on sait à quoi s’attendre. Et ça continue. Where Have You Been, c’est presque de la house, ça te fait sauter comme un cabri dans une boîte de nuit, ou chez toi. Un tube qu’on va oublier vite, mais c’est le destin des tubes électro. C’est bon. D’accord, c’est vrai que c’est overdubbé à outrance, que les synthés s’empilent les uns sur les autres, que la boîte à rythme tape comme un sourd, c’est vrai qu’elle a avalée un vocoder, c’est mixé tout en transparence, c’est translucide; comme du verre dépoli, ok. Le tempo n’est trop rapide, pas trop, heureusement. On aboutit à un faux rythme, assez dansant, et qui se laisse écouter.

L’album est à dominante électro. Sa voix est trafiquée comme d’hab, boostée par des effets en pagaille, mais le genre l’impose. Ça peut énerver, certes, mais au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, on n’est pas là pour penser…Bouge ton cul ! Danse ! Shake that BOOTY ! BITCH !

C’est bien calculé, à chaque fois son flow tombe juste. Chaud, gras, sensuel, et c’est tout ce qu’on lui demande à Riri, en plus de ne parler que de cul. C’est calibré pour faire un ravage chez les petits jeunes qui sentent les hormones monter.

Sur Drunk On Love la mélodie met réellement sa voix en valeur, enfin(?), l’un des meilleurs morceaux de l’album. D'accord, sa voix est samplée, à outrance, c’est encore vrai, et ça dénature complètement son chant, c’est vrai, c'est vrai; mais qu’est-ce que je raconte ? On s'en fout, de ça. C’est exactement le but recherché. Faire de Rihanna une machine à tubes, à défaut de faire des classiques. Et on est prêt à utiliser tous les moyens possibles et imaginables. On l’aurait appelée : Sex Machine, mais le titre est déjà pris, dommage. SMS, pour Sex Machine Sista ç’aurait été pas mal. Donc par défaut, on va l’appeler : Love Machine.

Ce n’est quand même pas un hasard si 5 morceaux de l’album se terminent par le mot : LOVE. Ce n’est pas innocent. Shake it baby ! Love.

Elle a le mérite d’insister dans son groove, son truc, d’en rajouter, jusqu’à satisfaction, autosatisfaction ou complet overdose. Elle rajoute aussi le petit slow sans prétention, pour maman. Le slow qui va passer sur toutes les radios généralistes pour vieux. We All Want LOVE. Ben voyons ! Qui est-ce qui va bien pouvoir dire le contraire ? 

Elle va m’étonner aussi. Watch N’ Learn, mon morceau préféré, c’est de la Soca, on entend un zest de ragga jamaïcain, il y a des pizzicati de violons, (électroniques bien sûr), un synthé percussif, (électra), on mélange tout ça. Et le texte limite porno pour pimenter le tout. Effet garanti. Woaouh…Très crû, tout Rihanna en un morceau. Très bon, je prends ! Par contre Farewell, je prends pas. Morceau de remplissage, inutile. Cet album est un hymne électro, avec une production Hip Hop urbaine et rude, mais pas trop. C'est très bon pour ce que c’est, et on le voit à chaque fois que l’électro reprend ses droits. Red Lipstick, qui brasse large, presque oriental dans les sonorités, et bien j’aime aussi, à défaut d'adorer.

Vie et mort d’un album électro. Quand on l’écoute, on trouve ça génial, on danse. Et on l’oublie une fois que la platine a arrêtée de tourner. C’est quand même pas mal, pour une machine. SEX MACHINE SISTA