Deuxième jumeau d'Aphex, µ-Ziq a souvent évolué dans l'ombre de celui-ci. Même si on est loin de la folie créatrice de Richard (ainsi que de sa notoriété), Mike Paradinas mérite tout de même qu'on s'attarde sur lui. Très discret, fondateur de l'excellent label Planet Mu, Mike P. est un être étrange. Lui aussi, fait des pauses de presque 10 ans, sans donner aucun signe de vie, puis reviens, frais comme un gardon, pour nous balancer un album à la tête avant de re-disparaitre. La seule différence avec AFX est subtile : personne n'en a parlé. On a fait tout un pataquès du retour d'Aphex (moi le premier), mais peu de gens se sont réjouit du retour de Mike, pourtant pionnier dans son genre.
Les parallèles sont nombreux entre ces deux titans de l'électronique anglais orienté IDM des années 90 (oui, c'est un segment plutôt précis, mais vu le nombre de génies au mètre carré qu'on y trouve...). On peut même tomber, dans les méandres de Rephlex Record, sur une collaboration, Expert Knob Twiddlers (dont l'artwork m'a toujours fait rire), petit album IDM sans prétention plutôt sympa, où les univers des deux artistes fusionnent avec une grande simplicité. Il est d'ailleurs intéressant de souligner que c'est l'une des très rares collaboration d'Aphex.
J'ai été pendant un temps, à mes débuts de l'exploration de la musique électronique, un grand fan de µ. Pendant un bon bout de temps, Chewed Corners était même mon album préféré de 2013. Mais au fur et à mesure, je me suis désintéressé de sa discographie. Royal Astronomy m'avait déçu, et Duntisbourne Abbots Soulmate Devastation Technique n'avait pas suffisamment retenu mon attention pour que µ-Ziq reste dans mes "priorités" musicales de l'époque. J'ai récemment eu envie de revenir vers sa discographie, poussé par l'envie de la finir.
C'est marrant parce qu'au final, j'ai pas grand chose à dire sur l'album lui même, je voulais surtout rendre justice à Mike. Allez, quand même un petit mot.
Tango n' Vectif est donc un excellent squeud, bien en avance sur son temps, et peut être bien son meilleur. µ diversifie très bien sa palette de sons, et jongle avec les styles ; Die Zweite Heimat en est une illustration parfaite : un mélange d'IDM, une touche d'ambient, et des percussion agressive et DnB-esque ; le morceau se construit simplement, mais finit par atteindre un chaos complet et étrange. Il manque cependant un petit quelque chose pour faire de cet album un chef-d'œuvre, un quelque chose que son grand ami Aphex parvient à atteindre. Peut-être une histoire de cohérence global de l'album, je sais pas trop. Quoi qu'il en soit je suis content qu'il soit de retour, et peut-être qu'une autre collaboration entre les deux aura lieu prochainement, qui sait.