J'ai découvert cette artiste lors de la sortie en DVD du film Oblivion avec Tom Cruise. Les génériques de films sont source d'informations souvent précieuses. En l’occurrence, Sundfor interprète la chanson de la B.O composée par le groupe français M83.


J'ai immédiatement compris le talent de cette jeune artiste. Petite fille d'un philosophe Norvégien, elle distille dans ces albums des références littéraires solides. De formation Jazz et classique, cette compositrice ne peut être prise en défaut.


Les remarques de Cyrille André sur le genre musical dans lequel on peut la classer, sont très justes. Mais on peut aller encore plus loin et s'affranchir de toute catégorisation. Elle est l'exemple même de l'expression du talent. Quels que soient le choix instrumental, les arrangements, le son, auxquels on peut ne pas être sensible, le plus important est là : la composition.


Au même titre que le scénario pour le cinéma ou toute autre forme de narration, la qualité de la composition es primordiale et doit nous évoquer "quelque chose" de puissant en quelques minutes.Une histoire, un visage, un sentiment, peu importe. La richesse et la complexité d'une composition passent, entre autre, par l'utilisation subtile et l'alternance des modes majeurs et mineurs. Un musicien (ce que je ne suis pas), vous parlerait du contrepoint et des techniques musicales assurant la solidité d'une compo.


Susan Sundfor possède cela. Son premier album éponyme dévoile la présence d'influences folk. Certains morceaux rappellent fortement Carole King ou Billy Joël. Les albums suivant glissent peu à peu vers l'utilisation de sons et d'instruments électroniques. Mais loin de se laisser noyer par la technique et de finalement nous livrer des chansons "électro", donc un classement de sa musique dans cette catégorie, elle laisse ouvert le champ de la composition. Celle-ci pourrait être aisément transposable dans d'autres styles et orchestration. Cela demande juste la mise en sommeil de nos préjugés musicaux, une écoute attentive et patiente. Quand cette musique commence à pénétrer votre esprit, c'est gagné. Je vois dans les œuvres de la jeune Norvégienne un lien de parenté avec celles de Mike Oldfield. Ce n'est pas pour rien qu'elle semble tout à fait à l'aise avec l'écriture de partitions classiques, dignes des meilleures musiques de film. Yrkoon faisait remarquer la simplicité de certains morceaux de l'album. Simplicité ne veut pas dire facilité ni pauvreté et n'est pas antinomique de richesse. Rappelons également que nous parlons de chansons, donc d'un format musical court, contraint par des règles dont ont peut difficilement s'affranchir. Les plus belles compositions classiques sont souvent portées par des thèmes simples mais efficaces. Pour résumer, nous avons affaire à une "vraie" musicienne et ça fait du bien. Sous ce glacier de Norvège se cache un volcan.

Matt_Pearlson
8
Écrit par

Créée

le 18 oct. 2015

Critique lue 275 fois

Matt_Pearlson

Écrit par

Critique lue 275 fois

D'autres avis sur Ten Love Songs

Ten Love Songs
Ed-Wood
9

Chef-d'oeuvre pop

Dans la rubrique Edwood Vs La Musique, j'aime à moquer de manière grandiloquente la médiocrité de la musique populaire. Une lecture superficielle pourrait faire croire que je n'aime pas la pop. C'est...

le 6 avr. 2015

12 j'aime

Ten Love Songs
Strangeman57
7

Critique de Ten Love Songs par Strangeman57

Ne vous fiez pas au nom de l'album (qui est d'ailleurs très mal trouvé), nous ne nous retrouvons pas là devant une compilation de dix ballades romantiques mais bien devant un album d'électro-pop...

le 7 mai 2015

2 j'aime

Ten Love Songs
Cyrille_André
9

Critique de Ten Love Songs par Cyrille André

La synthpop, c’est sale. Si sale que c’en est devenu un gros mot. Alphaville, A-Ha, Orchestral Manœuvres in the Dark et consorts ont publié des caisses de disques embarrassants ; il faut bien...

le 9 mars 2015

1 j'aime

5