When I'm with you
Terminal Jive est dans la continuité de No. 1 in Heaven dans le sens où Giorgio Moroder est encore présent à la production (même si cette fois il n'est pas seul), mais c'est surtout un bon complément...
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le 1 déc. 2021
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Après le triomphe artistique et commercial - retour de Sparks dans les charts de plusieurs pays - de "No. 1 in Heaven", n'importe quel groupe aurait investi sur cette nouvelle formule gagnante pour consolider sa nouvelle position de "Rock'n'Roll People in a Disco World". Pas les frères Mael, bien sûr, qui vont s'empresser de brouiller les cartes avec leur album suivant, ce "Terminal Jive" qui surprit tout le monde et confirma l'entrée du groupe, non pas au Paradis, mais dans un Purgatoire dont il ne sortira jamais complètement : aujourd'hui encore, ce disque, pourtant non dénué de robustes qualités, continue à être unanimement méprisé !
Il faut admettre que, même si l'on admire la capacité de Ron et Russell Mael à surprendre en n'était jamais exactement là où on les attend, ils font ici l'erreur d'être finalement nulle part, ou plutôt dans un entre-deux indécis qui ne séduira ni les acharnés du dance-floor, nombreux en ces années 80 qui débutent, ni les rockers qui ont abordé un virage "new wave" recyclant au format pop les idées des punks. Ce fut sans doute une erreur de retourner vers Moroder - qui délégua d'ailleurs l'affaire à son bras droit Harold Faltermayer, alors que Sparks avait plutôt envie de jouer du Rock glam à nouveau : le résultat n'est ni un bon disque de disco pop, ni un nouveau classique décadent.
Pourtant, pourtant, il convient de ne pas jeter cet album qui révèle à la redécouverte de solides qualités. Car "Terminal Jive" comprend sept bonnes compositions, ce qui est un record depuis la fin de l'époque british de Sparks : un "When I'm With You" presque exceptionnel, qui deviendra un succès imposant en France (750.000 exemplaires vendus!) ; un "Young Girls" quasiment aussi bon, qui sera, lui, ignoré partout ; cinq autres titres aux mélodies impeccables, dignes de "l'âge d'or" du début des seventies. Le problème est le choix d'étirer chacun de ces morceaux au delà de la limite de patience de l'auditeur, en jouant sur la répétition excessive du titre de la chanson : ce qui deviendra plus tard (comme sur "Lil' Beethoven") un vrai concept quasi "post-moderne" ressemble ici à de la paresse et du délayage, sans doute parce que la production est, paradoxalement, trop peu "dansante". Et aussi parce que, pour la première fois dans l'histoire du groupe, les chansons, et leurs textes - faiblards - manquent d'intelligence et d'originalité : un comble !
Et puis, quand ça ne veut pas... En 1980, Sparks n'est pas un groupe, mais simplement nos deux frères avec une équipe de production et des requins de studio (comme le guitariste Snuffy Walden, qui abat quand même un travail considérable sur la majorité des titres de l'album) : il sera impossible de monter une tournée européenne qui aurait au moins permis à Sparks de confirmer son emprise en France. Quant à l'Angleterre, occupée à s'admirer le nombril "new wave", elle n'a pas de temps à consacrer aux apatrides que sont devenus les Frères Mael.
Alea jacta est : le sort n'est décidément plus favorable à Sparks !
[Critique écrite en 2021]
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Quand la pop fait des étincelles... Revisite de la discographie de Sparks
Créée
le 14 mars 2021
Critique lue 167 fois
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