En 2012, après son quatrième Carter (dont j'ai déjà parlé), Wayne se lance dans l'enregistrement du cinquième volume. L'album sera repoussé et repoussé à cause de désaccords entre le rappeur et son label et notamment son mentor Birdman. Ils arrivent finalement en 2018 à se mettre d'accord pour enfin sortir l'album tant attendu.
Entre 2012 et 2018, le rap a bien changé. Lil Wayne n'est plus le roi du rap mais ses protégés Drake (qui est d'ailleurs étonnamment absent de l'album, peut-être pour sa relation avec Birdman?) et Nicki Minaj ont eu le temps de le devenir. Les artistes s'étant totalement inspirés de lui ont mûri et réussi à affirmer leur propre style comme Travis Scott ou Kendrick Lamar et vont pouvoir se retrouver avec lui sur l'album sur des morceaux faits durant les six années d'enregistrement. Carter V a un statut très particulier au vu de sa situation qui fait qu'il est difficile de lui trouver une cohérence, bien que le fil rouge soit celui de sa relation avec sa mère, ce qui permet au rappeur d'être beaucoup plus personnel et aborder des sujets comme celui de son hospitalisation suite à un «accident» avec une arme chez lui. L'album contient pleins de grands moments mais n'a pas un esprit comme les autres Carter qui étaient tous marqueurs d'une certaine époque et d'un certain son, et c'est finalement normal au vu de son statut. Reste qu'on sent que certains morceaux font datés dès leur sortie et que Wayne, bien qu'il soit encore très fort, n'est plus aussi impressionnant qu'avant.
Finalement, j'aime assez l'album malgré sa longueur (un des rares doubles albums où je ne m'ennuie pas) car il est divertissant et que Wayne y est assez touchant. On se plaît en plus à avoir une sorte de rétrospective du son des années 2010 le long du Carter.