Un album banquet où l'on goûte tour à tour aux différentes recettes qui on fait le succès de la pop ces 30 dernières années. De la sauce aigre douce U2, aux saveurs surprenantes de Prince, en passant par la crême Queen et les lardons Sum 41.
Le tout commence avec une mise en bouche réussie, "Supremacy". Une madeleine de Proust,une réméniscence du "vieux muse" qui allie élégamment riffs survoltés et envolées lyrique. Une telle explosion en bouche que la suite parait fade. Le single "Madness" est une soupe insipide qu'il faudra se forcer à boire jusque à la lie pour passer au titre suivant : "Panic Station", un hit aux accents Princiens, qui fera danser vos papilles. Surprenant et très goutu !
Le temps est maintenant venu de se rincer la bouche avec un entremet fort agréable, le grandiloquent "Survival", sorte de glace au marc de champagne redonnant à votre palais une fraicheur ennivrante. Et il en aura besoin car voici le plat de résistance : "Follow me", qui tient plus d'un steak haché sous vide que d'une véritable pièce de viande. Calibré pour plaire à tous, avec une sauce electro qui détonne du reste... Heureusement, le plat est sauvé par son accompagnement, "Animals", une ballade envoutante assaisonnée à la mode Radiohead, une autre grande satisfaction.
Viens ensuite la salade avec l'enchainement "Explorer" / "Big Freeze", rappelant respectivement Queen et U2 avec une vinaigrette plus ou moins réussie... Après un repas si innégale, il est logique de miser gros sur le fromage, en l'occurence "Save me" & "Liquid State", les deux titres écris et chanté par le bassiste du groupe. Mais voilà, le premier n'est qu'un Emmental sans saveur, alors que le second ne ravieras que les amateurs de roquefort... Bref, je ne suis pas très fromage et ne peut que recommander au fromager de ne pas prendre la place du pâtissier.
On se souvient de la fin en apothéose de "The Resistance" avec son savoureux trio de desserts. Celui de cet album, sous forme de duo (The 2nd Law : Unsustainable & The 2nd Law : Isolated System) semblait tout aussi prometteur. La cuisine moléculaire de la première partie aux arômes de Dubstep séduira sans doute les amateurs du genre, qui seront néanmoins vite refroidis par la seconde, qui retombe comme un soufflé, et vous rappelle qu'il est temps de payer l'addition.
En résumé, pour apprécier cet album, dillustration d'un long repas familiale, il faudra le déguster avec partimonie et prendre gare à la crise de foie !