Canadian Death Metal ou la valeur sure
Valeur sure quand on sait que les Canadiens ont un don pour le Death Metal bien technique. Cryptopsy, Kataklysm, Augury ou Neuraxis sont tous des groupes Canadiens qui savent y faire avec le Death. Certains groupes ont sorti des albums cultes, que ce soit Cryptosy avec None So Vile ou Neuraxis avec Trilateral Progression.
Bon ce The Aura n'a pas acquis le statut cultissime mais pour un premier album, on tient là une excellente performance. Le groupe office évidemment dans un Death Metal bien technique avec des rythmiques assez mélodiques mais écrasantes et des solis de fous furieux. Mais l'un des principaux intérêts de Beyond Creation est le bassiste, le bien nommé Dominic "Forest" Lapointe. Ce virtuose a joué ou joue encore avec Quo Vadis (encore des Canadiens) ou Augury (encore, la scène canadienne reste assez petite, mais toujours synonyme de qualité).
Pour vous décrire le bonhomme, on va prendre un exemple simple. Vous voyez Obscura, le groupe de Tech Death allemand ? Vous entendez cette basse fretless vrombissante qui vrille vos oreilles ? Ben avec Beyond Creation, on a peu la même chose. M. Lapointe est peut-être un poil plus technique, mais le son de sa basse est pas mal différent. Elle fait souvent son propre chemin dans les compositions, distillant des mélodies toujours recherchées et surtout époustouflantes (Social Disability).
En parlant des compositions, celles-ci sont souvent assez longues (le dernier titre The Deported nous tient en haleine pendant 11 minutes de folie). D'ailleurs ce dernier morceau synthétise bien l'album. Des riffs alambiqués, des rythmiques rapides qui alternant avec des mid-tempos suffocants, une batterie hybride avec de nombreux blast-beats on saupoudre le tout avec des solis à base de sweeping avec une sauce canadienne qui rappelle Neuraxis. Les changements de rythmes sont aussi présents, ce qui rajoute un intérêt supplémentaire à la musique de Beyond Creation. Et bien sur, la basse vient vous achever, dégoutant de facilité.
Cet album est cependant assez difficile d'accès avec une durée de presque 1 heure au compteur. Les titres les plus longs peuvent lasser les non-initiés. J'avoue, j'ai eu du mal au début, j'ai écouté 2-3 fois d'une oreille inattentive et j'ai lâché quelque peu l'affaire. Mais en refaisant les comptes durant la fin d'année 2011, j'ai redonné une chance à l'album et là boum, révélation, j'ai carrément accroché. Pour rassurer les réticents (normalement avec cette critique, vous ne devriez être réticent), le meilleur titre est pour moi Chromatic Horizon, 1"54 de bonheur, avec son riff d'entrée dévastateur !
En tant que fan de Death technique, quand je veux du haut de gamme, je me dirige toujours vers la même scène, la scène canadienne. Ce tout nouveau groupe est l'une de mes découvertes de 2011, et j'attends leur nouvel album avec impatience !