J'ai énormément de respect pour les Beatles. À vrai dire, je pense sincèrement que c'est le groupe le plus important de l'histoire de la musique du XXe siècle, rien que ça ! Ils ont su élargir les codes de la pop, et oser jouer de la musique "de studio" (par studio j'entends de la musique qui ne peut être joué en live, Tomorrow Never Knows est probablement le meilleur exemple à ce sujet), une avancée de mentalité plus que majeure. Et rien que pour ça, je ne peux que les vénérer.
Voilà, il fallait que je leur fasse un minimum d'éloge, étant donné ce que je m'apprête à descendre ce qui est considéré comme une oeuvre majeure du groupe, en tout cas la mieux notée du site. Car après Revolver, Sgt. Peppers et le Magical Mystery Tour, trois albums/EP qui s'inscrivent dans une démarche psychédélique expliquée plus haut, le fab four va tenter une sorte de retour au rock'n'roll. Mais comme vous le savez sûrement, l'ambiance du groupe commence sérieusement à se détériorer durant la création de cet album, si bien que le White Album ne pourrait être considéré comme une compil de morceaux plus qu'un album à part.
Et là se trouve le problème. Chacun des Beatles veut montrer qu'il est le meilleur et va mettre tout ce qu'il peut mettre (même Ringo parviendra à mettre son Don't Pass Me By, qui entendons-nous est un morceau fort sympathique). Et on se retrouve avec 30 pistes, dont la plupart tournent dans les 3 minutes !! Résultat : très peu de morceau retiennent l'attention. On se rappellera surtout Back in the U.R.S.S. qui a la chance d'être en première place et When My Guitar Gently Weeps qui est d'une beauté exceptionnelle...
Et le reste...
Bah soit c'est des ballades qui finissent par toutes se ressembler : Dear Prudence, Black Bird, Rocky Raccoon, Mother Nature's Son, sûrement que j'en oublie... seule Julia que j'apprécie réellement. Quant aux autre chansons, elles finissent par se noyer dans l'océan des autres pistes... Par exemple, j'ai beau avoir écouté plusieurs fois l'album, je ne parviens pas à me rappeler des titres comme Sexy Sadie ou Yer Blues, et j'ai l'impression de les découvrir à chaque fois (ce qui dans ce contexte n'est clairement pas un avantage). Pas parce que ce sont de mauvaises chansons. Au pire, elles sont tout de même agréables à entendre. Mais ce sont juste des chansons "simplettes" (je suis désolé, je n'y pas tant d'originalité) qu'on ne retiendra pas parce qu'elles sont 30. Et puis, ya les désormais cultes Wild Honey Pie et Revolution 9, que je n'ai pas besoin de commenter, les moyennes parlent d'elle-même.
Pour finir sur un point positif, ce serait pour parler de cette pochette -osons le mot- sublime. Comment représenter un album qui se trouve être un bordel monstre ? Par la plus grande sobriété qui soit. Pas de pochette, pas de nom (rappel que pour les premières éditions, le nom du groupe apparaissait en léger volume), juste un pauvre chiffre qui en faisait un objet.
Dommage qu'une si bonne idée soit mise au profit d'un concept si tangible.