Lâcheté et mensonges
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J'ai beaucoup, mais alors beaucoup écouté "The Big Express" en 1984, et je me suis rendu compte que 32 ans plus tard, chacune des 11 chansons qui le composent est restée parfaitement gravée dans ma mémoire. Comme pour un album des Beatles en fait. C'est dire le niveau où Partridge et Moulding planent, en cette année 1984, où, ayant abandonné toute velléité de faire de la scène, et leur groupe réduit désormais à un trio, ils peuvent consacrer toute leur énergie à atteindre la perfection pop dans la construction et l'orchestration de leurs morceaux. Pourtant, en dépit de sa complexité et de sa richesse, "The Big Express" marque un retour net de XTC vers les ambiances décalées, énergiques et agressives de "Drums and Wires", peut-être dans un effort de regagner les faveurs d'un public qui commençait à prendre ses distances par rapport au groupe. Parfois dur, pessimiste, l'album n'est finalement pas si aimable que cela, et ses sommets (le sublime "This World Over", le jazzy "I remember the sun") sont même plutôt noirs, même si les chansons festives ou plus légères ne manquent heureusement pas (comme le réjouissant "All You Pretty Girls", qui a tout de la chanson à boire de folklore traditionnel...). A posteriori, on peut affirmer que "The Big Express" est un indiscutable sommet de la discographie de XTC, et par là-même un album indispensable à quiconque prétend aimer la pop music. [Critique écrite en 2016]
A propos de la pochette :
Pochette gadget - conçue par Andy Partridge -, comme il y en a existé tant, tout au moins durant l'ère du vinyle ? Peut-être, et alors ? Le plaisir de faire tourner entre ses doigts ce disque de carton, renfermant un second disque de carton (avec les textes et les crédits, bien sûr), lui-même renfermant la galette ferroviaire, en valait bien d'autres… Il n'est pas indifférent non plus que ce coup de maître ait enveloppé la dernière véritable tentative de XTC. de regagner les charts et le cœur des foules. Ensuite, il ne resterait plus à la vieille locomotive à vapeur qu'à disparaître des rails, pour laisser la place aux TGV rapides et confortables, et n'être plus qu'un souvenir, toujours chéri. [Ecrit en 1993]
Créée
le 14 mai 2016
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