Polka Dat Love
Je commence la rédaction de ces quelques lignes, les mains sur le clavier et le disque de Buddy Guy qui tourne sur la platine, l’inspiration est là mais pourtant… Pourtant Buddy Guy a aujourd’hui 82...
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le 12 nov. 2018
Buddy Guy est encore vivant, plus vivant que jamais même et le démontre avec une force toujours aussi surprenante. Âgé de 82 ans, l'un des derniers grands du blues électrique de Chicago convoque l'âme des Anciens, des Sages, convie Jeff Beck ou encore Keith Richards le temps d'un jam sidérant et virtuose encore et toujours basé sur les accords traditionnels du blues, fait preuve d'honnêteté en nous racontant qu'il ne sait rien faire d'autre que jouer du blues et son remède à la vieillesse c'est être bien accompagné autour d'un bon verre.
C'est un album enraciné, old fashioned, concerto pour guitares électriques folles. Un album d'amis, d'une insolente jeunesse, qui dure trois plombes mais qui n'arrive jamais à ennuyer. Les grands du Blues de Chicago n'ont jamais perdu leur voix, pas même de leur fraîcheur. Prenez McCartney, les Stones ou encore Neil Young, les décennies passent, le tempo ralentit, la voix se fragilise et laisse la profondeur aux oubliettes. Buddy Guy sonne encore comme avant et exploite intelligemment un jeu tout en cordes pincées, fouettées, sachant être sensuelles ou moqueuses, derrière un blues plus lourd qu'avant, plus métallique. On repérera All Your Love d'Otis Rush (ou John Mayall, allez savoir), The Jack d'ACDC, et tant d'autres.
On s'amuse toujours de ces thèmes abordés depuis 70 ans à travers des textes évoquant la dure vie d'un mec moyen greffé à sa guitare, son seul moyen d'expression. Fous moi la paix Susie, j'ai passé une mauvaise journée. Ne me la mets pas à l'envers, je t'ai vu avec un autre type. J'ai le blues, mais je saurai me relever. Quand je passerai l'arme à gauche, j'emporterai le blues avec moi. Buddy Guy sait où il en est, sait qu'il est encore bien vivant et en bonne santé, bande peut-être pas aussi dur qu'avant mais mec, on en rediscutera à 82 piges si tu peux encore gagner un Grammy. Éternel séducteur, éternelle référence pour qui plus d'un lui doit tout, ses featurings en tête, coquin comme pas deux, très bien accompagné et produit, on joue avec Buddy Guy comme on jouerait avec Le Parrain.
Créée
le 1 mai 2020
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