The Boy With No Name par Marc Poteaux
Oui, lorsque j'étais plus jeune, les cheveux longs et les idées courtes (raccourci facile mais hélas vrai), j'ai craché sur des groupes comme Travis. Pas assez rock, trop de ballades, trop facile mélodiquement parlant, trop vendeur, que sais-je encore. Et puis j'ai vieilli, et l'expérimentation pour l'expérimentation a commencé à me saouler, j'ai pris conscience que la musique pouvait représenter un plaisir simple que l'on aime à partager plutôt qu'un exutoire ou un moyen de se démarquer de son voisin. Et c'est ainsi qu'aujourd'hui, j'apprécie un groupe comme Travis qui, certes, n'est qu'un groupe brit-pop parmi d'autres, et propose une musique que d'aucuns peuvent qualifier de "lisse", mais qui le fait par amour de la pop-song bien troussée et non par avidité, j'en suis persuadé. Et "The Boy With No Name" ne sera pas l'album qui fera changer d'avis les uns et les autres. Mais il ne peut toutefois être qualifié de copie carbone de son prédécesseur, "12 Memories". Plus enjoué, moins mélancolique, il comporte des petites pépites comme "Eyes Wide Open" ou "New Amsterdam" qui rappellent plus les albums précédents. Quelques titres ont un cachet un peu plus "classique" et même un côté folk, mais cet album séduira sans mal les fans de l'œuvre du groupe dans son ensemble, et autres fans de pop douce et sans bavures. Ceux qui, comme moi, ont un faible pour le dernier album en particulier et son côté intimiste en seront, hélas, pour leurs frais.