The Boy With the Arab Strap par dylanesque
Belle & Sebastian est pour moi un groupe d'automne. Oui, c'est surtout durant l'automne que je me replonge dedans. Ils sont la bande son originale des ballades dans la grisaille, des premiers jours de froid et des derniers jours de soleil. Leurs chansons sont toujours mélancoliques, sans jamais être tout à fait tristes, ou tout à fait joyeuses. Comme l'automne, quoi. Et puis c'est peut-être aussi parce que j'ai acheté mon premier album du groupe un jour d'octobre, alors que je venais d'entrer au lycée.
À la même période, je venais de découvrir Dylan et j'écoutais "The Freewheelin'" toute la journée. Mais en me promenant chez le disquaire, je suis tombé sous le charme de cette pochette, aux tons verts, avec cette photo d'un homme transpercé d'une flèche, The Boy With the Arab Strap. Je n'ai compris que bien plus tard le sens grivois de l'expression et la référence à Arab Strap. Comme j'avais eu des bons échos de ce groupe au nom amusant et que le disque était en promo, je l'ai acheté sur un coup de tête.
The Boy With the Arab Strap est le troisième album du groupe et leur premier à rencontrer le succès aux USA. Le premier à m'avoir conquit. Pas du premier coup, je dois l'avouer. Il m'a fallu plusieurs écoutes pour l'apprécier. D'abord, c'était d'une oreille distraite. Puis, avec le livret des paroles où je me suis entraîné à lire l'anglais. Enfin, je connaissais toutes les paroles par coeur et je me passais l'album tous les soirs, en rentrant me réfugier dans un chocolat chaud, dans ma chambre d'adolescent, après des journées sous la pluie.
J'adorais et j'adore toujours "Seymour Stein", j'ai l'impression de décoller moi aussi à la fin, lorsqu'on entend l'avion. L'enchaînement entre "A Space Boy Dream" et "Dirty Dream Number Two" me fait toujours un effet fou. Quand j'ai besoin d'une jolie berceuse, je pense souvent à "The Rollercoaster Ride". Et je reviens à cet album tous les automnes et même parfois l'hiver, lorsque j'entre en hibernation.