Perdu dans le silence, l'espace entre les notes,
Des cordes qu'on boycotte d'une douceur dévote,
Dans une beauté pleine de douleur,
Tu pleures.
Au fil de ces notes qui s'envolent,
Légères, graves, tragiques, frivoles,
Dans ce tableau peint sans mots, avec le coeur,
Tu pleures.
La pluie, cristalline, aléatoire, s'échouant sur l'ivoire,
Ne laisse pas d'emporter loin ton air hagard,
Loin de ce monde et de sa puanteur, loin de toutes ses horreurs,
Tu pleures.
Ces instants suspendus, volés à Chronos,
Ces minutes perdues, figures du pathos,
Te hantent, t'habitent, t'animent en ton monde intérieur,
Tu pleures.
Et quand l'orage s'achève, point d'orgue ultime,
Sur la dernière note, le dernier espoir infime,
Torpeur, stupeur, en pleine splendeur,
Tu meurs.
(Merci à Djee pour l'idée)