Punk, Punk, punk, punk à son apogée (quoi ? Déjà ?)
Bon, autant être franc dès le départ, je préfère les productions des Clash qui suivront cet album, plus fouillis, plus travaillés, la petite touche qui fait que les Clash sont devenus ce qu'ils sont (c'est à dire légendaire) et, en même temps, des productions qui ont permis au groupe de s'écarter de l'étiquette si fermée "Punk Song Fucker", s'éloignant de cette horrible manie qu'on les soi-disants "musicos" de les lier aux Sex Pistols. Prenez une pièce, pile, les Sex Pistols, ça gueule fort, ça se plaint, c'est l'étincelle qui fait tout péter, face, les Clash, c'est cette même étincelle mais l'explosion est plus subtile, on creuse le truc pour en tirer plusieurs sens.
Cet album n'est pas la "face" des Clash, il est en dehors de l'ensemble idéologique et stylistique que forme l'intégralité de la discographie des Clash, c'est juste une pure détonation qui va permettre aux Clash de s'imposer comme un groupe qu'il faut écouter et prendre en compte dans l'univers musical. Mais attention, j'affirme pas que cet album est sans fondements, sans sens, sans intérêts quelconque, faux, archi-faux bordel. Tel un groupe qui prendra en maturité à travers les années qui suivront leurs fameux débuts, les Clash sont jeunes à l'époque et crache à la tronche de la société et tout ce qui les fait gerber. Ils vomissent la haine, parfois leur propre haine sur leurs vêtements déchirés, une forme de honte assumé qui doit être comprise des autres pour qu'ils puissent enfin avancer dans ce monde d'hypocrites, de brutes et de salopards avares.
Fou comme cet album est intemporel, moi aussi j'suis Bored With The USA et de ce putain de monopole que ces enfoirés de capitalistes Américains ont sur l'industrie musicale, le problème a changé mais les enfoirés qui font le problème sont toujours les mêmes. C'est quoi déjà mon nom ? Je l'ai perdu, j'ai 20 ans putain et j'me cherche encore, on m'accuse de ce que je suis pas, de ce que j'ai pas dis, de ce que j'ai pas fais, c'est pas possible, j'vais jamais m'en sortir ou quoi ? J'veux juste m'amuser, profiter de la vie de la même façon que tous mes amis prolos dans le 9m² à côté de moi, c'est trop demandé ? De toute façon, je devrais arrêter de gueuler ma haine, ils s'en foutent de ce que je peux penser, lorsque je quitterais les études, j'accepterais avec servitude et fausse bonté le premier job qu'ils me proposeront, j'finirais contrôleur de ticket dans le tramway, on me balancera les pires injures dans la tronche alors que je l'ai pas mérité, ces salauds, j'étais comme eux avant en plus.
Mais un jour, p'têt que tout ça, ça changera merde, les flics, les voleurs, on défendra nos aspirations tous ensembles, mains dans la mains, faire la révolution blanche, la révolution blanche, cette révolution intérieure qu'on cherche tous, qui nous unifie tous, oh yeah.
Strummer t'avait tout compris vieil enfoiré.