Oui, j'écoute de tout.


J'ai jamais vraiment compris cette haine qu'ont les gens envers ceux qui disent qu'ils "écoutent de tout". Alors oui, ça aide pas à entamer une conversation mais ça veut pas dire que l'on ment. Le secret c'est de spécifier ses préférences pour relancer l'intérêt de la personne en face, mais quelque part ça revient à lui mentir. Ou au moins lui cacher une partie de la vérité. Cette vérité que personne ne veut entendre : "j'écoute de tout".


Naturellement, je suis plutôt orienté musique progressive parce que c'est ici que l'on retrouve ceux qui sont influencés par divers genres, et côtoient souvent les canons de ce qu'ils ne produisent pas en premier lieu. Et dans le royaume de mes artistes de prog préférés, The Dear Hunter est assis confortablement sur le trône.


The Dear Hunter, c'est pas seulement le groupe qui expose ses nombreuses influences, c'est aussi celui qui joue de tout et de n'importe quoi. Du rock en entrée, du blues et de l'electronica au repas, des morceaux de la soul au dessert...Tous les albums de The Dear Hunter ont le droit à ce genre de folie plaisante.


Puis un jour, Casey Crescenzo (mastermind du groupe) a complètement craqué. Ce génie a décidé de créer un EP pour chaque couleur de l'arc-en-ciel en rajoutant le blanc et le noir. ("Mais le blanc et le noir ce ne sont pas des couleurs parce qu'en fait...." oui on sait petit génie tg).


La particularité de cette compilation c'est que chaque EP a son propre style et la transition entre eux est impeccable. L’agressivité du Noir (Rock expérimental) et du Rouge (Punk Rock) lancent les hostilités. Tout cela nous semble pourtant bien loin lorsque l'on est passé à travers de la Country/Folk (Vert), de l'Atmosphérique/Post-Rock (Bleu) de l'Ambient/Electronica (Indigo) ou encore du RocknRoll des années 60/70 (Orange/Jaune).


Le tout pour un voyage de presque 2h30 où toute les 20 minutes un nouveau genre s'ouvrira à nous. Un régal pour tous ceux aux goûts musicaux éclectiques. Le plus étonnant est encore de réaliser que tout ça a été créé par la même personne et que peu importe le genre musical c'est intéressant, efficace et maîtrisé. Casey Crescenzo n'a peut-être pas ici signé son meilleur album, mais il prouvé à la face du monde qu'il était infiniment talentueux et plein de ressources.


Alors oui, j'écoute de tout nom d'une pipe, n'en déplaise aux mécréants qui se cantonnent à un genre musical ou deux. Mais bientôt, pour contrer les haters et me donner un peu de prestance, je dirai plutôt "J'écoute The Dear Hunter".

Shiyo
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le 12 déc. 2016

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Shiyo

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