The Colour of Spring par Strangeman57
Je ne vais pas mentir, j'ai mis du temps avant d'apprécier ce troisième album des anglais, au départ, je le trouvais même vraiment moyen. Au revoir la synthpop catchy des premiers opus, les claviers percutant de kitsch, les petits effets électroniques rajoutés pour créer de fausses ambiances, au revoir les tubes ! La musique Talkienne se veut ici bien plus sérieuse, et c'est seulement au bout de plusieurs écoutes qu'elle révèle toute sa saveur.
Pourtant, le premier single "Life's What you Make it" fût un grand succès à l'internationale; il faut dire qu'il reprend un peu la sauce d' "Its my life", plus précisément de "Tomorrow Started". Composé d'une simple boucle de piano grave, d'un beat pas vraiment plus développé et d'un léger riff de guitare électrique à chaque refrain,le morceau est à l'image de l'album : épuré! "Au revoir toutes ces saloperies d'effets commerciales qu'on nous demandait de foutre, maintenant, on va vous conduire à notre manière." Et ça sera bien plus classieux, bien plus jazzy.
Le deuxième single, "Living in Another World" est la première vraie perle de cet album. Sur fond de guitare accoustique, une bass faisant discrètement son travail par derrière, un beat ressemblant à tout autre beat de l'album, les nappes de claviers organiques fonctionnent ici à merveille à chaque fois que le refrain fait son apparition, et quand l'harmonica entre en jeu... une pure beauté et cela, malgré sa longueur de 6:50, le pont final n'en finissant pas de nous éblouir.
"Give it Up" est ma deuxième perle de l'album, qui aurait du remplacer "Life's What you Make It" en tant que single selon moi, mais bon, ils se valent presque ! Hollis utilise juste sa voix sur différents aspects dans "Give it Up" ce qui est bien plus intéressant... même si le côté épuré ne fonctionne pas forcément ici; c'est un morceau qui aurait pu gagner à être plus puissant mieux accompagné. Mais bon, ne nous plaignons pas, le groupe n'est clairement plus là pour ça.
"Chameleon Day" et "April 5th" en sont la preuve, des morceaux purement atmosphériques, où la voix sporadique d'Hollis se fait elle aussi presque instrumentale. Je suis malheureusement moins touché par ces morceaux que par les autres... malheureusement car c'est la direction que prendront leurs deux albums suivants. Mais ne râlons pas, ils arrivent tout de même à entretenir une certaine magie dans leurs titres.
Et à chacun des morceaux, finalement, quelque chose m'est resté, pas le morceau en entier mais une petit gimmick, un petit truc... du choeur d'enfant en back-vocal dans "Happiness is Easy" aux incantations d'opéra de "Time it's time". On ne repart pas de ce nouveau voyage les oreilles vides, et même si l'on en ressort clairement avec moins de ritournelles en tête, moins de morceaux à écouter sur son I-Pod ou en soirées, on apprécie tout de même la ballade en se demandant tout de même de quelles façons ils vont nous balader par la suite...