Déjà le 10ème album solo pour Fat Joe et le 3ème en 3 ans après ‘The Elephant In The Room’ et ‘Jealous Ones Still Envy (J.O.S.E.) 2′, qui en plus d’être des échecs commerciaux, ont pas mal écorché le statu de ce MC. Si le premier cité n’est pas aussi mauvais qu’on le dit (la moitié de l’album est de bonne facture), le second touche clairement le fond avec cette manie permanente de Fat Joe de toujours chercher à tout prix à avoir un gros hit radio à la hauteur de ses précédents ‘What’s Luv?’, ‘Lean Back’ et ‘Make It Rain’, le problème c’est que ça n’arrive pas à tout les coups. Depuis pas mal d’années Joe a le cul entre 2 chaises (j’aurais pu faire une blague sur son poids mais vu que l’album est bon je me retiens), il veut toujours satisfaire ses fans de la 1ère heure avec des sons grimey qui collent à son coté street et de l’autre rester dans la tendance, on ne va pas lui reprocher de s’être mis aussi aux dirty puisque c’est un des premiers à avoir adopté ce style dans ses albums alors que les autres artistes de la scène East Coast étaient encore au stade de la critique avant de céder à la mode.

Avec ‘The Darkside’ Fat Joe voulait absolument rectifier le tir et arrêter l’hémorragie en se replongeant dans un style plus sombre qui lui va bien mieux que les spotlights de Miami et ça s’entend direct dans le casting des prods. L’album commence très bien avec une intro signé Scram Jones qui nous plonge dans l’ambiance qu’on attendait, ‘Valley of Death’ est un bon cru apporté par Cool & Dre qui ont rangé leur synthés pour l’occasion. Cet opus décolle avec le ‘I Am Crack’ produit par Just Blaze, comme un poisson dans l’eau Joey est sur son territoire et signe l’un de ses meilleurs titres des 4 dernières années. ‘Kilo’ avec les Clipse et Cam’ron est un gros banger avec des MCs qui s’accaparent parfaitement le beat de DJ Infamous, un beatmaker en très grande forme qui produit aussi le morceau ‘Rappers Are In Danger’ qui sample pour le refrain un extrait du titre ‘Time’s Up’ de OC. Du côté des bangers il ne faut pas non plus oublier le producteur West Coast Scoop DeVille qui avec le single ‘Slow Down’ et ‘No Problems’ apporte sa pierre à l’édifice avec une préférence pour le second titre, c’est efficace.

‘If It Ain’t About Money’ (avec Trey Songz) et ‘How Did We Get Here’ (avec R. Kelly) ne m’emballent pas et ‘Money Over Bitches’ est une copie du ‘Pain’ de Tupac avec des featuring qui ne brillent vraiment pas… Une 2ème partie d’album moins convaincante dans laquelle Joey retombe un peu dans ses travers même si les 2 derniers titres ‘Im Gone’ et ‘At Last Supremacy’ restent appréciable, notamment le titre produit par Primo dans lequel il revient sur la mort récente de Guru « Tell Nas hip-hop is dead now, my man’s gone ». Sans être l’album de l’année et encore moins le classic annoncé par Fat Joe, on a un bon album qui tient la route avec une brochette de très bons titres entourés par de moins bon mais rien de vraiment scandaleux contrairement à sa dernière sortie. Si le volume 2 est supérieur ou tout du moins du même niveau que ce volume 1, on pourra dire que Fat Joe a enfin redressé la pente critique de sa carrière.
matic
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le 5 mai 2013

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