Attendant impatiemment ce nouveau projet après qu’Eminem m’est recaptivé après Kamikaze avec notamment l’album solide qu’est Music To Be Murdered By (A&B), j’ai sauté dessus à sa sortie. On ne le présente plus, et c’est un artiste qui a été sans aucun doute mon idole du rap dès l’âge de mes 10 ans et qui a été ma porte d’entrée vers le rap.
Après un premier single m’ayant fait revivre des sensations du passé (Houdini) avec son clip nostalgique, j’étais paré pour cet album qui allait être, j’en étais presque convaincu, hyper solide, à la hauteur de mes attentes et bien supérieur à son single (que j’aime beaucoup par ailleurs).

Je vais donc juger les morceaux tels qu’ils sont et les compare avec ce qui est comparable, c’est-à-dire avec ce qu’il est capable de nous proposer actuellement. Eminem a 51 ans et on doit prendre en compte que ce qu’il sort aujourd’hui ne peut pas non plus rivaliser avec ces classiques de l’époque, mais il en est qu’il reste encore très bon au micro.

Trêve de balivernes, mon avis track par track :

  • Renaissance
    Déjà sous le choc en entendant sa voix qui semble revenir du passé. Comment a-t-il fait? Si ce n’est qu’à l’aide de filtre sur sa voix, c’est très bien fait. J’espère juste qu’il n’y a pas d’IA, mais je ne pense pas. Le track n’a cependant pas vraiment de replay value, mais introduit l’album de la meilleure des manières et je n’ai pas de chose à lui reprocher.
  • Habits
    Banger de l’album. La voix et la mélo de White Gold sur le refrain s’intègre parfaitement à la prod et fait bouger la tête (bien moins que sur Bad One, mais on y reviendra). Eminem est presque parfait de bout en bout, s’actualise et arrive à être bouncy dans son flow. Le - est le 3ème couplet en crescendo mais qui finit par être à rallonge et retombe à plat vers 4:15.
  • Trouble
    La voix de Slim Shady est toujours perturbante de réalisme. Petit bémol, les paroles qui se veulent être cancel sont pas ouf, dommage. (Je sais bien que le concept est de tourner Slim au ridicule mais là c’est vraiment bateau). Une interlude qui n’est peut-être pas nécessaire au final et qui aurait pu être remplacé par le très bon bonus « Kyrie & Luka » en feat avec 2 Chainz.
  • Brand New Dance
    Ré-entendre des chutes de morceaux de 2004 est un plaisir coupable. La prod est chargée mais je l’aime bien personnellement, on rentre instantanément dans l’univers. Elle peut paraitre bourdonnante, mais ne l’est pas vraiment pour les fans de l’époque d’Encore et de ses sons les plus fous (hormis My First Single dont on aurait pu se passer). C’est le seul morceau à priori repêché du passé, et je l’en remercie pour cette dose de nostalgie.
  • Evil
    Encore un titre à l’ambiance particulière. Orgasme auditif dès le début du premier couplet. Le flow, la voix, un Eminem qui recapture son lui du passé pour le faire rejaillir et montre qu’il sait encore le faire. Gros + pour le second couplet dont je me lasse pas (« I’ve had bad day, i just slapped Dre »).
  • Lucifer
    Bon morceau avec quelques fulgurances d’Em au micro et une bonne perf de Sly. La prod de Dre est bonne également.
  • Antichrist
    Je trouve celui-ci au dessus du précédent car Eminem est plus créatif dans ses flows. Ses variations permettent de rester dans le son, et la prod me plait plus. Cependant des parties toujours un peu trop étirées. Un plaisir d’entendre un refrain d’Eminem de plutôt bonne facture (comme pour Evil d’ailleurs) qui colle à l’ambiance posé depuis le début d’album sachant qu’on a plus trop l’habitude de l’entendre sur les refrains (je parle en général, c’est très souvent ses featurings qui s’en charge contrairement à avant où il était proéminent et assumait la plupart de ses morceaux seul). La preuve est que c’est seulement le 3ème refrain de l’album de sa part et qu’on est au 7ème son, et qu’un de ses refrains date de 2004. Petit + pour la fin et l’apparition de Bizarre bien venu.
  • Fuel
    Un des meilleurs morceau de l’album. La prod est très entrainante et les MCs lui rendent hommage, voir même l’écrase tant ils sont forts. JID fait le travail et nous propose un très bon couplet (quand on est invité par Eminem, obligé de se donner…). Tant qu’à Eminem, envie que le son de mes enceintes explosent les murs tant il fait casser la nuque. Il prouve qu’il a encore ce FUEL. Non sérieusement, quand tu l’écoutes, tu ne peux que t’incliner et admettre que c’est encore le goat. HANDBANGER. Et pour les détracteurs de fastflows, celui-ci est complètement justifié par l’atmosphère urgente que dégage la prod et n’est pas hors propos (comme Eminem a pu le faire auparavant…).
  • Road Rage
    J’aime bien voir beaucoup celui-ci, et étant fan des productions de Dre celle-ci me plait bien plus que celle de Lucifer et me rassure. Pareil pour Sly qui donne son empreinte singulière au titre. Le story telling dicté par Slim est bien posé. Tout est calibré et ce morceau donne une nouvelle couleur au projet.
  • Houdini
    Bon single, j’aime l’ensemble du morceau. La prod est bonne et bien pensé pour reprendre la rythmique du « Guess Whos Back » mais est malheureusement redondante à la longue. S’ajoute à la liste de ses singles goofy, le préférant à Just Lose It mais qui ne détrônera pas Without Me, My Name Is ou même encore We Made You (oui je sais que celui-ci ne fait pas l’unanimité).
  • Breakings News
    Bon skit qui s’intègre très bien dans la continuité des tracks. Il fait également pensé à ses anciens skits, notamment l’intro de Careful What You Wish For. En général cet album est truffé de clin d’œil et de fan service. C’est un peu la mode comme au cinéma avec le multiverse des films de super-héros, qui sera d’ailleurs repris dans le clip d’Houdini donc on reste cohérant. Mais ça fait du bien et le concept du projet s’y prête. À vous de vous délecter de la gimmick d’intro de Lucifer et d’Houdini, de l’outro de Brand New Dance, ou bien même encore de l’intro de Temporary qui arrive en fin d’album pour les plus stans d’entre-vous.
  • Guilty Conscience 2
    Le titre m’avait vendu du rêve, et je fantasmais d’un feat avec Dre (sans parler d’un autre avec 50 qui avait l’air d’être dans les tuyaux, ou bien pourquoi pas Kendrick ou Snoop tiens, mais cela relevait du pur fantasme pour le coup). Mais au vue de ce que raconte le morceau, c’est complètement pertinent que la confrontation se fasse envers lui-même et son alter-ego. Le morceau est vraiment bon et est l’achèvement du concept de l’album. On y comprend certaines choses sur sa perception de son personnage qu’il s’est créé, dans lequel il s’était lui même perdu. Mais pas vraiment de replay value. Et ce n’est pas un -, au contraire le voir privilégié faire un bon projet plutôt qu’en faire un mélange de sons commerciaux est plaisant.
  • Head Honcho
    Je ne connaissais pas Ez Mill et il est très convaincant, important un certain charisme dans ses parties. Eminem fait aussi honneur à la prod. Bon son sans être incroyable.
  • Temporary
    Alors. On rentre dans une nouvelle phase de l’album, c’est Marshall Mathers qui parle et non son alter-ego. Skylar Grey est vraiment bonne sur le morceau. Eminem arrive a être convainquant dans ses couplets, une certaine tristesse plutôt réussi dans sa transmission bien que parfois sa voix déraille et repart dans ses travers forcés. Beau morceau tout de même ! Avec en plus des ponts d’enregistrements vocaux avec sa fille qui amène une sincérité naturelle au titre qui lui donne un coté percutant et touchant.
  • Bad One
    Il fallait bien un skip et c’est celui-ci. Le son n’est pas mauvais non plus mais ne parvient pas à franchir le cap qu’il tente d’atteindre. Tout est là pour en faire un banger mais ça ne prend pas malgré les couplets. La mélo de White Gold est pourtant intéressante, mais sa voix n’est vraiment pas celle qui featait au morceau et sa performance s’en voit entachée selon moi, et c’est ce qui empêche le morceau d’atteindre le palier voulu. (C’était déjà le cas sur Zeus sur le précédent album. Les morceaux comme Habits ou même You Gon Learn de ce même album lui conviennent mieux). Malgré tout Eminem s’en sort vraiment bien et la prod évolutive sur le 3ème couplet est vraiment sympa.
  • Tobey
    Au début sceptique, je me suis pris le morceau au fur et à mesure.
  • Guess Whos Back
    Le retour de ce bon vieux Ken Kaniff que l’on avait pas entendu depuis MMLP2 qui n’a pas perdu de son comique de situation. Encore un clin d’œil sur sa carrière et ses personnages.
  • Somebody Save Me
    J’ai un problème avec ce son car j’aimerai l’adorer et tout est fait pour. Jelly Roll délivre un très bon refrain et m’a fait tendre l’oreille sur ce que faisait l’artiste. J’aime surtout son dernier chant sur la fin du son, où l’association avec la voix d’Eminem était peut-être plus propice a fonctionner avec ce mix de voix. Eminem n’est pas mauvais, mais c’est au niveau de l’émotion que j’ai un hick. J’ai du mal à la ressentir complètement alors que tout est là. Les paroles, le flow, les violons au deuxième couplet…
    J’ai peut-être même l’impression que les deux voix des artistes ne vont pas vraiment ensemble, ou que les couplets d’Eminem méritaient d’être rallongés quitte à en faire deux couplets plutôt que trois pour ressentir l’émotion tant ceux-ci sont courts et entre-coupé du refrain de Jelly Roll. Je serai même d’avis à dire que j’aurai aimé ressentir l’émotion procuré par certains morceaux du très controversé Recovery, qui malgré quelques ratés proposaient des morceaux touchants (Going Through Changes, No Love, Not Afraid, Spacebound…). Je ne compare pas ce track à ces morceaux pour rien car c’est l’ambition du morceau d’en faire un morceau plus ouvert. J’aime malgré tout le morceau que je trouve intéressant, pertinent et amène l’hétérogénéité dont le projet avait sans doute besoin. Le son est bon et j’aime le jouer mais je ne suis pas bouleversé en l’écoutant. Il manque ce quelque chose. Je me le prendrai peut-être un jour et l’entendrait à sa juste valeur.

En conclusion Eminem a su nous livrer un bon album mais seul le temps dira si je le met au dessus du précédent, mais après quelques semaines d’écoute je pense préférer Music to be Murdered By. En tout cas c’est toujours un plaisir incommensurable d’écouter ce bon vieux Em et très content qu’il continue de nous servir et je serai toujours là pour l’écouter.

Avis d’un fan. Mon avis est évidemment purement subjectif.

MeiLune
7
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Créée

le 27 août 2024

Critique lue 12 fois

MeiLune

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