Les membres qui ont osé garder le nom de Pink Floyd se font vieux.
C'est leur droit.
Du coup, loin des formidables envolées de leur jeunesse, loin des folies musicales assumées parce que soutenues par un talent rare et une inventivité unique, ils font un album de vieux.
Musicalement, Division Bell est lisse. Les émotions auditives glissent dessus, rien n'accroche l'oreille. C'est froid. De la musique de papier glacé. Tout se ressemble : ça pourrait être un compliment, mais ici, c'est un défaut. Parce que l'album est long.
Très long.
Interminable, même.
Faut dire que ça manque de vie. Des morceaux trop longs, trop nombreux, répétitifs. Floyd reproduit les mêmes défauts que pour l'album studio précédent.
Division bell est aussi excitant qu'un disque de relaxation bidouillé par deux yogi dans leur salle californienne.
Heureusement, il a deux qualités majeures :
_ High Hopes, la chanson finale, la seule vraie réussite de l'album ; en général, je dirais que la seconde moitié relève un peu le niveau, après un début vraiment chiant
_ et une certaine propension à combattre efficacement l'insomnie.