Le simple fait qu'il ait fallu sept ans au trio déwatersé pour accoucher d'une suite au piteux Momentary Lapse of Reason aurait dû mettre la puce à l'oreille du consommateur le plus obtus. The Division Bell est l'album d'un groupe sous assistance respiratoire qui n'attend plus qu'on le débranche : un souvenir des gloires passées, guère davantage. Ce n'est pas un hasard si le titre le plus mémorable et appréciable, High Hopes, est une lamentation nostalgique avec une guitare tout droit sortie de Dark Side of the Moon ou Wish You Were Here.
Si The Division Bell est plus tolérable que son éprouvantable prédécesseur, c'est uniquement parce que la production typée « rétro » années 70 est bien mieux maîtrisée que la production typée « moderne » années 80 de A Momentary Lapse of Reason. Et encore, on y trouvera quelques scories des années 90 qui ne sont pas vraiment à leur place, comme sur ce Take It Back très efficace mais sans grande personnalité. Mais quoi qu'il en soit, même un producteur de génie (et Bob Ezrin en est probablement un) ne peut dissimuler l'absence d'idées et d'envie, d'autant que le groupe profite à fond des possibilités du format CD pour étaler ce vide sur plus de soixante-dix (!) minutes.
À réserver aux fans de Pink Floyd ; un ensemble qui constitue de toute façon une frange appréciable de la population mondiale.