The Downward Spiral, La Spirale Descendante, œuvre noire conçue dans la maison où Sharon Tate a été assassinée par les sbires de Charles Manson (c'est gai !), sort en 1994, deux ans après un Broken qui faisait l'effet d'un snuff sonore et que je n'écoute plus aujourd'hui.


Auditeur, à l'entrée de cet enfer, abandonne tout espoir je pourrais dire ! De "Mr Self Destruct" dont le rythme industriel nous découpe en sushi, au touchant autant que fatal "Hurt" qui sera repris par Johnny Cash. Cette dernière version foutra émotivement la chair de poule en surpassant l'original (Trent Reznor l'admettra plus tard). Dans l'album ici présent, on passe par des couloirs glauques, des atmosphères crades ou des sonorités travaillées par un maître des ténèbres. Les ambiances inspirent des visions cauchemardesques et suintantes d'une saleté qui englue, parfois morbides comme s'imaginer un corps qui pourrit dans un recoin oublié sans espoir d'être trouvé.


"March Of The Pigs" et "Big Man With A Gun" foutent un coup dans l'estomac.

La seconde partie se montre plus marquante, dès "A Warm Place" qui donne l'introduction instrumentale, l'antichambre du glissement final dans une machine qui nous digèrera dans sa structure interne biomécanique. "Eraser", "Reptile" et "The Downward Spiral" se suivent d'une façon logique. Trois morceaux des plus oppressants, inquiétants, chacun d'une lenteur qui écrase par un gigantisme atmosphérique, machinique, comme des angoisses que l'on se ressasserait un matin au lit et qui ont pris des proportions démesurées dans le crâne au bout d'un très mauvais sommeil.


Violent, morbide, négatif, malsain et fascinant, émouvant aussi sont les qualificatifs qui viennent à l'écoute de The Downward Spiral. Après "Hurt", il est temps de remonter par pallier de décompression vers la lumière du jour et inspirer de l'air frais. Vers le soleil. Mais, au fond, sans doute que cet œuvre du genre indus a agit de manière cathartique à son créateur. Un voyage noir au cœur d'une âme infestée d'idées très sombres et de pulsions de mort mises en lumière. Une lumière salie, à imaginer.


De mon avis personnel, c'est le disque majeur de Nine Inch Niles.


Après ça et un peu convaincant, voire peu motivant The Fragile, il m'est encore difficile d'écouter la suite hormis, mais rarement, Year Zero et son monde futuriste apocalyptique.


Créée

le 15 juil. 2022

Critique lue 501 fois

3 j'aime

MonsieurScalp

Écrit par

Critique lue 501 fois

3

D'autres avis sur The Downward Spiral

The Downward Spiral
WeirdFish
10

Spiral Out

Laissez-moi vous conter une histoire. Avant, le petit poisson (c'est moi, j'aime beaucoup parler de moi comme ça c'est rigolo) n'aimait pas ce qui ne chatouillait pas ses oreilles avec des sons qui...

le 16 déc. 2015

22 j'aime

5

The Downward Spiral
AnZorn
9

Critique de The Downward Spiral par AnZorn

The Downward Spiral peut être écouté comme le premier véritable album de Nine Inch Nails, et à mon avis le meilleur. Pretty Hate Machine n'était pas un mauvais album, mais à bien des égards naïf,...

le 24 déc. 2011

15 j'aime

The Downward Spiral
John-Peltier
8

Le suicide en un album - acte II

Parce que l'essentiel c'est les 3 points. Pourquoi écouter cet album : 1/ C'est album majeur des années 90, à la fois précurseur, expérimentateur, mais aussi, dans une certaine limite, grand public...

le 15 juil. 2021

8 j'aime

Du même critique

Les Dents de la mer
MonsieurScalp
8

"Il nous faudrait un plus gros bateau !"

Un des premiers blockbusters devenu un bon vieux classique d'épouvante et d'horreur. Certes, le gros squale ne berne plus les yeux depuis longtemps par son apparence grotesque, mais le film se tient...

le 8 avr. 2017

20 j'aime

3

Jurassic Park
MonsieurScalp
8

Des grands sauriens et des petits hommes

Ce film, je l'avais boudé à sa sortie. Non mais, sérieusement, les aînés à qui je m'adresse ! Oui ceux de mon âge, là ! Rappelez-vous l'énorme boucan médiatique que la sortie du film de Steven...

le 29 avr. 2020

19 j'aime

9

Spider-Man: Far From Home
MonsieurScalp
4

Spider-Boy en vacances ...

Déjà, ça commence mal, car la bande sonore nous sert du Whitney Houston avec "I Will Always Love You", l'un des slows les plus irritants dès que ça crie aux oreilles, ici en chanson commémorative des...

le 12 juil. 2019

19 j'aime

8