Sat In Your Lap, un morceau d’introduction complètement barge, avec qui des voix aux percussions, et des filles qui font la basse. Pull Out The Pin, avec ses chœurs masculins remplis d’humour; ce bruit assourdissant d’hélicoptère qui n’a rien à faire là(?) Suspended In Gaffa, rarement entendu un morceau de pop où les secondes voix font une telle concurrence au lead vocal, sans que cela fasse fouillis indescriptible. Et qu’est-ce que c’est bien écrit ! Leave It Open, avec cette voix céleste filtrée comme gonflée à l’hélium. Ce synthé moderne, et qui lance comme des rayons de lumière. Cette batterie-percussion tout en question réponses. Une voix rageuse de fille de tête, puis douce et caressante comme du velours, soutenant une mélodie inspirée (encore une).
The Dreaming, et on comprend alors ce que morceau expérimental veut dire. THE DREAMING…C’est ce qu’on entend là, des bruits, des sons... Bizarre, culotté, enfantin, robotique, génial... Night of The Swallow, romantisme, délicatesse étudiée de la suite d’accord, un vrai rêve. All The Love, all the love, avec cette basse fretless, miam! Miam! ses changements de rythme, cette homogénéité, qui n’empêche nullement la créativité explosive dans tout l’album. La difficulté est de trouver le morceau qui me plaît le plus.
Chacun chasse l’autre de mon imaginaire, par sa qualité, sa richesse, et sa complexité cachée. Des bruitages qui ne sont jamais des bruits, des cris toujours harmonieux. Conséquence, même un bébé peut écouter ça et prendre son pied. Cette fille peut raconter une situation banale de la vie courante, et ça devient soudain magique, ou extraordinaire de sensualité. Sa voix est posée, contrôlé avec la maturité dont est capable seulement un ou deux artistes majeurs. Être capable de monter plusieurs octaves, sans être capable de contrôle, ça donne le bruit que j’entends souvent c’est jours-ci. Elle, elle fait le choix du chanté-parlé, puis il y a des climax où ça explose, et c’est bon de l’entendre casser cette voix là! Puis le chant revient, avec une décontraction qui me fait à chaque fois craquer.
Et ce piano acoustique discret dans le mix pourtant pièce centrale de l’édifice ! Bref, vous l’avez compris, on a affaire à l’un de mes albums préférés toutes catégories confondues. 32 ans d’âge, et toujours rien à jeter, et j’ai bien dit 32 ans ! Il est sorti en 1982, et pourtant il n’y a pas plus moderne. Après, quand je vois que les musiciens d’aujourd’hui copient le son des années 70 en espérant faire du neuf, ça me fais rire. « Arrétez de faire dans la facilité, bandes de fainéants. Regardez plutôt comment elle fait cette fille ! » Là c’est moi qui parle, message personnel pour les Princes de l’electro, du lounge, de la house, du fat noise, et tous les autres.
L’album de référence pour tout fan de Kate qui se respecte, c’est celui-là, et j’ai même pas besoin de regarder sur le net pour vérifier, je suis sûr qu’il fait partie de la collection de Björk, et de quelques autres.