The Empyrean
7.9
The Empyrean

Album de John Frusciante (2009)

Un joli bébé de 12 pistes nommé The Empyrean

Par rapport à From the Sound Inside dont j'ai déjà fait une critique, il y a une première remarque, le nombre de chanson qui s’est vu couper de moitié passant de 21 à 12 titres. Mais loin de faire du travail en moins, ce sont 12 titres très travaillés et mélangeant encore une fois rythmes Rock et clavier psychédélique. Deuxième point important, c’est la collaboration de beaucoup de ses amis sur le projet. C’est ainsi que sont crédités entre autre au dos de la pochette l’incroyable bassiste des Red Hot Chili Peppers : Flea, ainsi que leur nouveau guitariste Josh Klinghoffer (ayant pris au pied levé la relève de John Frusciante une fois que celui-ci eu décidé que sa voie n’était plus au sein de ce groupe qu’il chérit pourtant sans borne.)
Je ne sais pas si l’on peut vraiment dire qu’il y a un ordre aux chansons mais la première se doit d’être écouté en premier ne serais ce que parce qu’elle se nomme « Before The Beginnings » et que sa fabrication est la parfaite introduction à cet album. Elle annonce du Rock avec ce solo ultra mélodique durant toute la chanson mais si l’on écoute les couches placées sous le duo guitare/batterie on remarquera que les synthétiseurs seront présents. En nous laissant quelques indices dans cette intro John Frusciante oriente nos pensées sur le contenu de l’album, cependant il nous réserve aussi quelques surprises, de bonnes surprises.


Tout d’abord, nous retrouvons avec plaisir des chansons marquées profondément de la patte de John Frusciante. Qu’est-ce que la patte de John Frusciante me direz-vous ? La patte de ce génie de la guitare se retrouve lorsque dans une même chanson il arrive à faire varier plus ou moins abruptement l’ambiance, la température et le rythme de nos pensées. C’est aussi une passion pour les chœurs, une voix se déchirant en allant chercher des notes bien trop hautes et comme vous le savez déjà des solos aux inspirations « Hendrixienne ». C’est ainsi que « Central » et « Dark Light » se retrouve parmi mes favorites pour comporter la majorité de ce qui nous fait un bon morceau signé Frusciante. « Central » est tout bonnement impressionnant et mérite amplement ses 7 minutes. Les changements au sein de ce morceau sont imperceptibles et pourtant au fur et à mesure la chanson se transforme totalement. La base de piano est une fondation sur laquelle tour à tour viendront se poser guitares en furie ou synthétiseurs fous accolés à sa voix déchainée. Un plaisir auditif rare. Quant à « Dark Light » c’est tout l’inverse. La variation est brutale et nous passons d’une partie mélangeant les effets de delay et d’écho sur un piano aux notes spartiate et sur une voix lancinante presque suppliante à un petit passage en boite à rythme et chant avant d’arriver sur sans doute l’un des passages les plus puissants de tout l’album faisant croiser et marier boite à rythme, basse de rêve et chœurs hypnotique pendant 5 minutes. La ligne de basse est une petite merveille, simple et efficace elle vous délectera les oreilles avec une écoute au casque. Du 100% John Frusciante que l’on a envie de réécouter en boucle.
Autre bonne idée de The Empyrean, les chansons se répondant l’une à l’autre, il y a « Before The Beginning » et sa réponse « After The Ending ». Le plus remarquable des échanges se déroule entre « Enough Of Me » et « One More Of Me ». La première est une sorte d’enfance dans sa première partie. Calme et mélodique elle représente l’enfance avant de se transformer en une adolescence un peu folle à base de guitares saturées. On pourrait admettre qu’à ce moment-là de sa vie John Frusciante se sentait en trop d’où le titre. Puis viens la réponse, le retour après l’évolution, de l’homme nouveau. Déjà la voix s’emploie dans les graves (presque trop pour sa voix) et par-dessus les chœurs vient se superposer une partition de violons. L’ensemble est très mature jusqu’à ce cris sortant de nulle part, comme si tant de maturité se devait d’être ponctué d’une dose de folie.
Je parle de violon, je parle de piano, vous vous demandez surement si le Rock n’a pas quitté cet album avant même d’y rentrer. Rassurez-vous, du riff de guitare il y en a, et du plutôt bien léché. Le plus puissant étant celui de « Today » (Bonus Track exclu Japon), si vous passez la petite intro de sons remixés vous profiterez d’une belle chanson Rock dans la plus pure tradition des années 90, puissante avec un solo qui décoiffe pour finir en beauté. De même pour « Unreachable », sans doute morceau le plus abouti sur la finition, une ballade Rock qui n’est pas sans faire penser au Red Hot Chili Peppers (surtout dans l’utilisation des effets et aussi grâce à la participation de Flea).
Puis, sortie de son chapeau, indéniablement sans fond, J.F nous pond deux superbes ballades que son « God » et « Ah Yom » (Bonus Track exclu Japon et USA), chose dont il était incapable sur ses anciens albums. Les accords sont majeurs et l’on sent profondément que c’est un homme en paix avec lui-même qui compose et écrit. Petit charme en plus, la reprise du regretté Tim Buckley (père de Jeff pour les plus curieux), « Song To The Siren » est un joli hommage à l’une des grandes figures de la Folk des années 50.


Avec The Empyrean John Frusciante nous offre enfin une facette joyeuse de sa personnalité. Avec ses textes centrés sur son avancement personnel et le futur, ce sont des notes d’espoir qui sonnent au travers de cet album. Quoi de mieux que de l’espoir pour entamer une nouvelle année ?

Frusciendrix
10
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le 4 mars 2013

Critique lue 931 fois

5 j'aime

Frusciendrix

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