The Empyrean
7.9
The Empyrean

Album de John Frusciante (2009)

Un chef-d'oeuvre écrit et produit par un génie

"I understand it to mean the highest point in heaven" - John Frusciante (interview) au sujet du titre de l'album (lien de l'interview : https://www.youtube.com/watch?v=AUmaTGs4ljI ).


J'ai une admiration pour John Frusciante. Il est (était) l'âme des Red Hot Chili Peppers, et n'y voyez aucune envie de rabaisser Josh Klinghoffer dans mes mots.
Cet album est ce qu'il a écrit de plus beau, de probablement plus travaillé, et en finalité de plus transportant.


The Empyrean, c'est à mes yeux l'alliance et le dosage parfait du rock progressif et psychédélique avec cette pointe d'expérimental. C'est le jeu des échos, des sons asymétriques, de la mélodie, du rythme, des distorsions, de la profondeur. C'est aussi une multitude de sons distincts qui trouvent pourtant une cohérence.


C'est d'abord la voix atypique de l'artiste. Souvent aiguë, parfois grave, au son un peu effacé derrière la musique, mais quelquefois criante. La voix n'est plus l’œuvre principale dont la musique serait l'accompagnement, mais un instrument parmi d'autres. Le chant peut être particulièrement mis en avant ("Unreachable", "Heaven"...) ou en n'être que des échos lointains ("Dark Light")


Ce qui forme la beauté de l'album, c'est la façon dont John Frusciante prend chaque instrument indépendamment les uns des autres, et chacun trouvera un rôle différent tout au long de l'album. La basse peut être un riff pour sublimer sa voix comme dans "Unreachable" ou "God", ou apparaître à la 3e minute pour être à la fois ultra mélodique et rythmée, à l'instar de "Dark Light". Le style évolue sans cesse, constamment, mais est toujours plus que vivant. Comme cette guitare qui ne fait qu'accompagner une voix, et qui devient une voix elle-même quelques instants plus tard.
Ce jeu des instruments indépendants, qui pourtant forment une œuvre complète et cohérente, donne la profondeur de l'album.


Même au sein de chaque morceau, la mélodie, la rythmique, les instruments, et donc l'ambiance sont variables. L'album souffle le chaud et le froid, parfois en même temps. On sent le mélange d'une mélancolie rythmée, d'une tristesse espérée, d'une puissance incroyablement calme, au fond, du voyage dans les entrailles de l'âme.


Cet album, c'est la grandeur majestueuse d'un artiste. C'est un cri déchirant le silence, une caresse, un rêve, un coup de poing...
Passée l'étrangeté des sons multiples et d'une incohérence superficielle si on n'a pas l'habitude de ce genre de rock, plus on l'écoute, plus on l'apprécie, plus on en ressent la profondeur. Et, finalement, la beauté cousue-décousue de cette construction atypique nous apparaît de plus en plus étincelante.


Un album à écouter, et à réécouter, l'artiste nous livre son âme et nous n'avons qu'à la percevoir.

Sundaly
10
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Créée

le 13 déc. 2016

Critique lue 984 fois

5 j'aime

Sundaly

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