Que dire ? Si ce n'est que ce film est un chef d'oeuvre. Jamais un film ne m'a(vait) autant transporté.
À commencer par les dessins, dont la qualité mais surtout la direction artistique n'a pas vieilli d'un pouce. C'est l'avantage du dessin animé, contrairement à l'animation pure, qui peut très bien durer. Les paysages sont parfois bluffants, aux couleurs chaudes et scintillantes.
Les musiques sont un véritable régale. En plus d'être des bande-son merveilleuses, qui collent superbement à l'ambiance, Joe Hisaishi à ici composé parmi ses plus magnifiques œuvres. Un orchestre symphonique aux ambiances variées, qui ne font que sublimer la poésie ambiante du film. Des notes de musique pour nous accompagner dans une ambiance de guerre et de bataille, de tristesse, d'amour et d'envie.
Ensuite, pas de manichéisme primaire. Pas de lecture simpliste de cette réalité, où la nature se débat des méfaits des Hommes, où les Hommes eux-mêmes tentent de tirer leur épingle du jeu dans un monde instable et dangereux. Les personnages sont profonds eux aussi, avec une vraie identité, que l'on survole seulement ; parce que ce film est telle une odyssée.
On est directement plongé dans ce monde complexe et grave, et on voit pourtant le soin de son auteur de montrer des personnages aux multiples visages ; ainsi l'on arrive pas réellement à "haïr" la "méchante", si antagoniste il doit y avoir.
Myiazaki signe ici un message poétique, ode à la beauté, à la nature et au pardon. Le film est profond, sans être complexe ou compliqué. On jongle avec les émotions, mais c'est la beauté qui submerge. Il n'y a rien à faire d'autre que de se laisser prendre dans ce tourbillons de sentiments, d'images. En plus de bouleverser, je trouve ce film d'une belle originalité (peut être suis-je trop ignorant de la culture japonaise / asiatique), et ne cède à aucune facilité.
Miyazaki et Hisaishi ont réalisé pour moi un chef d'oeuvre, sans hésiter une seconde. Ces œuvres qui transportent, avec simplicité sans simplissime, dont la beauté nous frappe, encore et encore ; et il semblerait que nous serions toujours frappés par elle, comme une découverte à chaque lecture.