J'avais neuf ans la première fois que je l'ai vu, il était mon film préféré. Depuis dix ans ont passé mais rien n'a changé.
"Princesse Mononoké" se démarque tout particulièrement des autres films d'animation de Myazaki, car celui-ci dégage non seulement une atmosphère très sombre, incarnée notamment par la brume hantant les forêts et montagnes sauvages de ce Japon féodal, mais fait également preuve d'une extrême violence au travers du conflit opposant d'une part la Nature, défendue par des animaux gigantesques doués de conscience, et de l'autre l'Homme, cherchant à dominer cette dernière pour assouvir ses besoins, tout en étant déchiré par ses propres démons dans une guerre pour le pouvoir.
Au milieu de cet affrontement se trouve notamment nos deux héros aux personnalités si différentes et si semblables à la fois:
Ashitaka, un prince maudit pour avoir tué un démon menaçant son village natal qui tente de "porter sur le monde un regard sans haine" et San, une orpheline recueillie par les loups, vouant une haine sans merci envers l'espèce humaine, tous deux condamnés à un destin tragique et de ce fait à vivre un amour impossible.
Mais également de nombreux autres personnages très attachants, aux personnalités riches et variées qui embellissent cet univers.
Mais ce côte noir est entièrement transcendé par l'immense poésie dont est imprégnée cet univers, par le biais de tableaux vivants et colorés qui émerveillent et émeuvent les yeux, le tout accentué par une B.O. de Joe Hisaishi donnant l'illusion d'être transporté au milieu des batailles, aux sommets des montagnes ou au cœur de la forêt, tout en exprimant les émotions de manière si intense qu'elle pourrait presque rendre tous dialogues superflus.
"Princesse Mononoké" fait sans hésitation parti des films qui ont littéralement bouleversés ma vie.
Alors si vous avez pris le temps de lire cette (non-originale) critique, vous avez déjà perdu quelques minutes du visionnage de ce qui est selon moi le plus grand chef-d’œuvre de Myazaki.