The Exorcist (OST)
7.7
The Exorcist (OST)

Bande-originale de Various Artists (1974)

Que dire de cette B.O organique, stressante et terrifiante si ce n'est que la perfection faite?


En effet, dès le début, le morceau Iraq - composé par le sous-estimé Jack Nitzsche, ayant aussi composé la BO de l'excellent Cruising du même Friedkin - avec ses cordes pincées mettent d'emblée l'ambiance à venir, à peine diluée par la beauté du chant du muezzin, qui se termine dans une cacophonie due aux fouilles archéologiques non loin de l'ancienne Ninive.


Arrive ensuite le seul morceau que tout le monde a retenu et qui paradoxalement inspire le moins l'horreur à venir, le Tubular Bells de Mike Oldfield.

C'est l'unique note d'espoir dans cette soundtrack, qui va inexorablement nous entrainer dans les profondeurs sombres de la peur et du désespoir.


Le troisième extrait est dû au compositeur Autrichien, Anton Webern.


Commençant par une envolée quasi-lyrique, sa partition s'arrête et laisse un blanc de quelques secondes. Puis intervient une musique lancinante et grinçante, illustrant la montée d'un malaise via un crescendo de cordes, se transformant en une sorte de "galop" rappelant une multitude "d'insectes" grouillant et apportant un avant-goût du Mal qui ronge la jeune Regan.
Le tout se termine par un ensemble de sons stridents amenant à un stress certain.


Le Polymorphia de Krzysztof Penderecki (compositeur polonais aussi présent sur la B.O de The Shining) se permet de rester sur une note unique enflant lentement (2m30 environ) puis interviennent différents instruments à cordes (violons, violoncelles, contrebasses et altos) , rejoignant ainsi le style du morceau précédent, dû à Webern et donnant ainsi une cohérence à l'intrusion exponentielle du Mal qui envahit la fillette.


Le String Quartet vient apporter sa touche via une étrange composition déstructurée, amenant ainsi un sentiment de chaos provoqué par la lutte interne entre Regan et ses "hôtes" malveillants.


Le sixième morceau nous présente le Windharp de Harry Bee.


Débutant sur une imitation de voix éthérée, cette partition module ses effets au fur et à mesure, faisant ainsi monter une tension certaine. Utilisant une harpe éolienne, cette pièce est en harmonie avec les extraits précédents, contribuant à l'illustration de la montée fulgurante des forces obscures, à l’œuvre dans la maison des MacNeill.


Vient ensuite le morceau le plus terrifiant de cette somptueuse descente aux enfers: le Night of Electric Insects de George Crumb.

La partition de Crumb se met à "gémir" violemment, nous faisant dès lors sursauter.
Effet garanti (et illustrant dans le film, le moment où le mot "Help Me" se dessine sur le ventre de la fillette).


Nouvel emprunt à Krzysztof Penderecki, Kanon For Orchestra And Tape continue dans la mouvance initiée par les extraits précédents, en nous présentant l'apothéose du combat entre le Bien et le Mal sur l'écran. Cela se traduit à l'écoute par de multiples segments à la tonalité sombre, à une ou plusieurs "voix" via les instruments à cordes qui, tantôt se déchainent en de vastes explosions sonore tantôt se font lancinants, sournois...


Après un bref rappel du Tubular Bells, l'album (et le film) se termine sur ce Fantasy for Strings de Hans Werner Henze (composé à l'origine pour la B.O de Les Désarrois de l'élève Törless), qui loin de finir sur une note d'espoir (comme Blatty le souhaitait à l'origine), se permet d’égrener les sombres notes de cette partition finale...


En résumé, cette B.O empruntant divers extraits de divers compositeurs, réussit l'exploit d'être cohérente de bout en bout (excepté le Mike Oldfield) dans l'illustration musicale de ce récit, où le Mal s'invite progressivement au cœur d'une famille ordinaire, ayant une vie ordinaire...


Un must, à mes yeux!


The Exorcist soundtrack
https://www.youtube.com/watch?v=I6Ffml1zUmE

Franck_Plissken
10
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le 3 avr. 2016

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The Lizard King

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