The Far Field
6.7
The Far Field

Album de Future Islands (2017)

Comme une large partie de la population mondiale, je n'ai découvert Future Islands que grâce à la stupéfiante apparition du groupe au David Letterman show, où la voix et les mouvements atypiques de Samuel T. Herring assurèrent au groupe une renommée immédiate. La flamboyance de "Singles", bien en phase avec l'extraversion du frontman du groupe fit le reste, et Future Islands rejoignit la courte liste des "nouveaux groupes" dignes d'attention. 3 ans plus tard, "The Far Field" arrive comme une surprise - et même une légère déception : si l'on retrouve bien la "formule" improbable de Future Islands, soit pour faire simple de l'Orchestral Maneuvres In The Dark chanté par un soulman possédé, ce nouvel album commence par laisser son auditeur inattentif sur le trottoir, vite lassé par un assemblage plutôt uniforme de mélodies peu mémorables : comme la déclinaison sans conviction de cette fameuse formule par un groupe qui ne saurait désormais pas quoi faire d'une visibilité planétaire arrivée un peu trop tard, au quatrième album, alors que les illusions de la jeunesse se sont envolées depuis longtemps. Il se trouve pourtant que cette interprétation est une erreur sérieuse : il faut écouter patiemment ce que chante (et raconte) Sam Herring pour saisir peu à peu de quoi il retourne vraiment... Soit un grand disque dépressif sur des beats électro trompeurs qui ne raconte qu'une seule chose : le déchirement absolu d'une histoire d'amour qui s'éteint, et les stratégies de survie qu'il faut bien déployer. Et, alors que ces fameuses mélodies mineures qui nous paraissaient si insignifiantes commencent à prendre racine dans notre cerveau, qu'un certain enchantement finit par se produire, en un écho paradoxal au désenchantement de Sam Herring... on se rend compte que "The Far Field" est un bel album. Qui pourrait peut-être bien nous tenir au corps et au cœur plus longtemps que son flamboyant prédécesseur. Il faudra y revenir après avoir donné encore plus de temps au temps. [Critique écrite en 2017]

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le 30 avr. 2017

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Eric BBYoda

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